L'exploration des voies et moyens d'accéder à une véritable matrice scientifique à même de permettre la programmation rigoureuse des activités scientifiques de recherche et l'amélioration du système de santé en Algérie a été au centre des débats, organisés durant deux jours à l'hôtel Eden Palace de Aïn El Turck, par l'Agence thématique de recherche en sciences de la santé (ATRSS). Des chercheurs d'horizons pluridisciplinaires, des représentants de la DGRSDT, des services de la santé et de la réforme hospitalière, du CNER, du CIS et des universitaires ont planché durant ces deux jours sur la problématique de la recherche en sciences de santé et des priorités de la santé des populations à travers des questions/réponses interactives et des ateliers. Auparavant, dans son allocution d'ouverture à propos du workshop, placé sous le slogan «Enjeux et priorités de la recherche en santé», le DG de l'ATRSS, Pr Nabil Aouffen, a fait savoir que celui-ci intervient après la promulgation de la nouvelle loi d'orientation sur la recherche de 2015 et constitue la concrétisation de l'engagement par l'ATRSS de revoir sa feuille de route pour être en conformité avec les nouvelles orientations contenues dans cette dernière loi. Estimant que la santé de la population est un indicateur fiable de l'efficacité d'une politique de recherche en sciences de la santé, Pr Aouffen considère que les réponses à la problématique de la recherche en santé doivent servir à la compréhension des phénomènes inhérents à celles-ci, et par-delà, contribuer à l'amélioration du système de santé algérien afin de mener à bien les missions de prévention et de prise en charge qui lui échoient. Enfin, le Pr Aouffen conjecture que dans le contexte socio-économique actuel marqué par la baisse des cours du marché mondial du pétrole, il ne s'agit pas de faire dans la recherche fondamentale qui demeure l'apanage des universitaires, mais plutôt dans la recherche académique, qui prend en considération les trois rapports que sont l'équipe multidisciplinaire, trans-pluridisciplinaire et les groupements associés, avec, comme objectifs et impacts socio-économiques, la valorisation des produits de recherche par la rentabilisation des résultats. Pour sa part, le DG de la recherche scientifique et du développement technologique (DRSDT), Hafid Aourag, soutient que le développement de la recherche scientifique en santé est tributaire de la numérisation des dossiers médicaux. «C'est un axe important dans l'aire du quatrième paradigme où nous vivons, dont l'enjeu consiste à mettre en place des bases de données thématiques (le scale-up), de les connecter entres elles à l'échelle régionale, nationale et internationale, (le scale-out), et enfin les analyser afin d'en tirer des informations utiles à la recherche scientifique, (le scale-in)». Quant à Mohamed Mansouri, directeur de l'EHU, dont l'établissement a été choisi en 2013 comme site pilote pour la mise en place du projet du dossier électronique médical (DEM), il avance qu'avec l'informatisation du parcours des soins, le DEM offre d'importantes bases de données qui peuvent être exploitées dans le domaine de la recherche scientifique. Notons que d'autres questions ont jalonné les débats entre les spécialistes de la santé, à savoir la suffisance du temps consacré à la recherche et à l'enseignement et le taux de publications dans les revues, entre autres.