Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a qualifié hier de «vraiment honteux» le décret anti-immigration du président américain. «Les Etats-Unis interdisent désormais aux grands-mères de voir leurs petits-enfants, dans une démonstration vraiment honteuse d'hostilité aveugle envers tous les Iraniens», a tweeté M. J. Zarif. Plus d'un million d'Iraniens vivent aux Etats-Unis et environ 35 000 s'y sont rendus avec un visa en 2015. Par ailleurs, les Etats-Unis ont accusé la veille l'Iran d'avoir «violé à maintes reprises et délibérément» la résolution de l'ONU approuvant l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, sans que le Conseil de sécurité ne s'en saisisse. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a souligné les «tirs répétés de missiles balistiques, la contrebande démontrée d'armes», les achats de technologie des missiles et la violation d'une interdiction de voyager contre des responsables militaires iraniens, comme les preuves que l'Iran ne respecte pas ses obligations internationales. «Le Conseil de sécurité n'a même pas pris les mesures minimum pour répondre à ces violations», a déclaré la diplomate américaine lors d'une réunion du Conseil sur l'Iran. «Ces mesures sont là pour une raison. Ce Conseil devrait les faire respecter», a-t-elle ajouté. Le Conseil de sécurité a approuvé, il y a deux ans, l'accord nucléaire entre l'Iran et six puissances mondiales, qui lève des sanctions économiques en échange de restrictions au programme nucléaire de Téhéran afin de garantir sa nature exclusivement pacifique. La résolution exige notamment de l'Iran de ne pas tester de missiles balistiques capables de délivrer une ogive nucléaire. Un embargo sur les armes reste également en place. Le chef des affaires politiques de l'ONU, Jeffrey Feltman, a indiqué que le Conseil de sécurité était divisé sur le fait de savoir si le lancement par l'Iran d'un missile à moyenne portée en janvier 2017 constituait ou non une violation de la résolution. De même, après examen d'un chargement d'armes saisi par la France dans l'océan Indien en mars 2016, les experts de l'ONU ont confirmé que ces armes sont «d'origine iranienne et expédiées depuis l'Iran», a également indiqué J. Feltman. Nikki Haley a rappelé que l'administration américaine est en train de réexaminer l'accord nucléaire, qualifié de «désastreux» par Donald Trump. Jeffrey Feltman s'est félicité de cet accord, parlant d'une «réussite diplomatique», alors que l'ambassadeur de l'Union européenne, Joao Vale de Almeida, a déclaré que l'accord est un «pilier de l'agenda international de non-prolifération» nucléaire qui «doit être préservé et pleinement mis en œuvre».