Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence mardi pour discuter d'un tir de missile de moyenne portée effectué par l'Iran, ont déclaré des diplomates. Ce sont les Etats-Unis qui ont demandé ces consultations d'urgence après que l'ambassadeur d'Israël à l'ONU a appelé le Conseil de sécurité à agir. "A la lumière du tir de missile de moyenne portée effectué le 29 janvier par l'Iran, les Etats-Unis ont demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité", indique la délégation américaine dans un communiqué. Les discussions sur l'Iran se sont tenues après une réunion sur la Syrie, selon des diplomates. C'est la première demande de consultations formulée par les Etats-Unis depuis la nomination par le président Donald Trump de la nouvelle ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley. L'Iran a affirmé que ses missiles ne seraient jamais armés de têtes nucléaires et a assuré qu'il n'avait pas l'intention de développer de programme d'armes nucléaires. Mais des responsables militaires iraniens ont déclaré souhaiter un développement du programme de missiles du pays. La Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis avaient poussé en faveur d'actions du Conseil lors de tests de missiles iraniens l'an passé. Mais la Russie et la Chine s'étaient opposées à des sanctions possibles, estimant qu'elles mettraient en danger l'accord sur le nucléaire âprement négocié. L'accord conclu avec la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l'Allemagne, la Russie et les Etats-Unis impose des restrictions au développement du programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions.
De "nouvelles tensions" à l'horizon Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a mis en garde hier les Etats-Unis en leur demandant de ne pas chercher de "prétexte" pour créer de "nouvelles tensions" à propos du programme de missiles balistiques de l'Iran. "Nous espérons que la question du programme défensif de l'Iran (...) ne sera pas utilisée comme un prétexte" par la nouvelle administration américaine pour "provoquer de nouvelles tensions", a déclaré M. Zarif lors d'une conférence de presse avec son homologue français Jean-Marc Ayrault. M. Zarif n'a ni confirmé ni infirmé qu'un tir de missile aurait été effectué lundi par l'Iran comme l'a affirmé Washington, qui a demandé la tenue mardi après-midi en urgence d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Les relations entre Téhéran et Washington se sont tendues ces derniers jours avec la décision prise par le nouveau président Donald Trump d'interdire pour trois mois l'entrée aux Etats-Unis des Iraniens et des ressortissants de six autres pays. Au cours de la conférence de presse, M. Ayrault a déclaré que la France avait fait part à plusieurs reprises de son inquiétude quant à "la poursuite des essais balistiques" par l'Iran. Ceux-ci "entravent le processus de restauration de la confiance mis en place par l'accord (nucléaire) de Vienne", a-t-il ajouté. M. Zarif a insisté sur le fait que le programme balistique de l'Iran n'était pas "concerné" par l'accord nucléaire ni par la résolution 2231 du Conseil de sécurité qui l'a entériné. Les missiles iraniens "ne sont pas conçus pour porter des têtes nucléaires", a-t-il ajouté. M. Ayrault a pour sa part rappelé que la France était "attachée à l'accord de Vienne" sur le programme nucléaire iranien et qu'elle souhaitait son "respect scrupuleux par tous les signataires". Le 16 janvier 2016, une grande partie des sanctions internationales frappant l'Iran avaient été levées en échange de la limitation de son programme nucléaire, conformément à l'accord signé six mois plus tôt par Téhéran d'une part, et six grands pays (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne). Les intentions de M. Trump, qui avait promis pendant la campagne de "déchirer" cet accord, qu'il a qualifié de "stupide", suscitent cependant nombre d'interrogations. Lors d'un entretien téléphonique lundi, M. Trump et le roi Salmane d'Arabie saoudite se sont déclarés pour une "application rigoureuse" de l'accord de Vienne, sans plus de détails.