L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) anticipe une baisse de la demande en 2018 par rapport à l'offre qu'elle mettra sur le marché, au regard de la forte concurrence du schiste américain et des pays non signataires de l'accord de réduction de l'offre, en cours d'application. L'OPEP prévoit ainsi une demande pour sa production de 32,20 millions de barils par jour (bpj) en 2018, soit 60 000 bpj de moins que cette année, dans son rapport mensuel publié hier. L'Organisation présage donc un recul de la demande mondiale pour son pétrole l'année prochaine et laisse à penser que le marché restera excédentaire en 2018, en dépit d'un accord de plafonnement de la production. L'OPEP signale également que sa production en juin a augmenté, dépassant sa prévision moyenne de la demande mondiale pour 2017 et 2018, ce qui pèse déjà sur ses efforts de désengorgement du marché. Cependant, les responsables de l'OPEP restent optimistes. «Nous restons confiants (...) dans nos efforts pour aider le marché à se rééquilibrer de lui-même», a déclaré le secrétaire général de l'OPEP, Mohammed Barkindo, lors d'une conférence sur le secteur à Istanbul. L'accord d'encadrement de la production est entré en vigueur le 1er janvier pour six mois et a été prolongé depuis jusqu'à mars 2018. Dans son rapport, l'OPEP relève que sa production a augmenté de 393 000 bpj en juin, à 32,611 millions de bpj, en raison d'une hausse des pompages au Nigeria et en Libye, deux pays exemptés de limitation de leur production. Le taux de conformité de l'accord s'est établi en juin à 96%, selon les calculs de l'agence Reuters, contre plus de 100% en mai. Il est à noter qu'une réunion conjointe de l'OPEP et des pays non membres de l'Organisation se déroulera en Russie vers la fin du mois en cours, sans qu'une prise de décision soit attendue, selon les déclarations du ministre algérien de l'Energie, Mustapha Guitouni. Ce dernier, cité par Reuters en marge du forum d'Istanbul, souligne que «la décision de réduction de la production de pétrole avait déjà été prise jusqu'en mars 2018». «La production brute actuelle de l'Algérie est de 1,7 million de barils par jour. C'est notre quota et il est respecté», a insisté le ministre de l'Energie.