Au hit-parade des enchères, et à ce jour, El Islah occuperait la première place et se présente déjà comme l'éventuel vainqueur des élections sénatoriales du 28 décembre. Le synopsis de cette victoire se résumerait, selon des informations colportées auprès de la base d'El Islah et du RND comme suit : le RND avec ses 67 sièges apporte son soutien à El Islah fort de 125 voix, en contrepartie, le mouvement de Djaballah lui cède la présidence de l'APW. Cette hypothèse est confortée par deux faits : le premier est que le candidat le plus probable d'El Islah n'est autre que M. Bourourou, président de l'APW. Le second fait, assez révélateur en somme, c'est que M. Younes, membre du RND et vice-président à l'APW et qu'on croyait partant aux sénatoriales, s'est finalement désisté au profit d'un autre candidat pour se consacrer a priori à sa nouvelle mission au niveau de l'assemblée de wilaya. Seulement, au niveau du RND, on s'abstient de commenter ces hypothèses en déclarant que les chances du parti demeurent tangibles et de confirmer le ralliement de 15 élus indépendants au parti. Seulement, la thèse de l'union El Islah-RND, même si elle se confirme, risque d'accoucher de pas mal de surprises. Car si au RND le consensus autour du choix du candidat du parti a été général, à El Islah par contre les dés ne sont pas encore jetés. Pour preuve, on murmure l'éventuelle candidature de pas moins de trois personnalités ; le président de l'APW, un autre membre du parti et aussi… M. Dehili, maire de Skikda. Le mouvement de Djaballah risque à ce sujet de se retrouver au centre de deux principaux tiraillements. Le premier est de nature politique et concerne l'inévitable candidature du P/APW pour gagner les voix du RND. Le second est trop localisé et concerne la candidature du maire de Skikda qu'un clan de la mouvance d'El Islah voudrait appuyer. Est-ce pour le voir enfin céder son fauteuil d'une manière détournée ? Peut-être, mais ce qui est sûr, c'est que le clanisme a bel et bien gangrené le parti de Djaballah au point où plusieurs élus de la wilaya de Skikda menacent déjà de voter à blanc. Pour le FLN qui dispose tout de même de 145 sièges, les choses ne sont pas trop différentes, à un détail près : les querelles intestines qui minent en profondeur le parti sont d'abord politiques et ensuite régionalistes. Politiques parce que les relents de l'épisode de l'ère du redressement sont encore assez présents et régionalistes, par la suite parce que rien ne se décidera sans l'aval des élus de la région ouest de la wilaya qui sont proportionnellement assez présents. On avance à ce sujet que le parti voudrait surpasser ses divergences en proposant la candidature de M. Boussalia, un élu de l'APW qu'on présente déjà comme le candidat rassembleur. Chose qu'infirment d'autres clans très influents au parti qui avancent que cette candidature cache très mal d'autres enjeux en expliquant qu'on voudrait par ce plébiscite prématuré se réserver le fauteuil de la mouhafadha pour lequel M. Boussalia postulait. Les derniers échos laissent supposer que le FLN proposera plus de quatre candidats pour en élire trois avant que celui retenu ne soit désigné en fin de compte par les instances centrales du parti. Les élections au FLN comme à El Islah risquent, à coup sûr, de verser, et toutes deux, dans deux variantes. Voire deux courants antagonistes que les prochains jours auront à dévoiler.