Cette élection provoquera la première décantation politique et les législatives feront le reste. Le vieux parti est insatiable, le RND manque de certitude, El Islah affiche son pragmatisme et le MSP est toujours assommé par le désaveu opposé par le président de la République à la démarche de M.Soltani. Ce sont les quatre partis politiques ayant présenté le plus grand nombre de candidats pour le renouvellement des 48 membres du Conseil de la nation, le 28 décembre prochain. «La voracité» du FLN, toujours enclin à rafler la mise des sénatoriales, est exprimée dans les propos de son porte-parole, Saïd Bouhedja. Il insiste sur «la capacité du FLN de faire le plein à partir des 48 wilayas, lors des élections du 28 décembre». Pour rajouter cette majorité qui manque à son palmarès, l'ex-parti unique fera des alliances pour peu que ses autres partenaires politiques expriment cette disponibilité. Mais «le FLN préfère s'allier aux partis qui ne sont pas concernés par ces élections» précise M.Bouhedja. Occupant, actuellement 25 sièges au niveau de la chambre haute du Parlement, le FLN a présenté des candidats dans les 48 wilayas. «Il est possible, note encore M.Bouhedja, que le FLN coordonne avec El-Islah et le MSP dans certaines localités». Le porte-parole du FLN souligne, cependant, que «ces alliances dépendront des décisions des instances de base du parti». Même si la majorité lui revient actuellement avec ses 65 sièges, le RND, appréhende, avec beaucoup de réticence le rendez-vous du 28 décembre. La déclaration du porte-parole du RND, Miloud Chorfi est loin de refléter l'enthousiasme d'un parti gagnant, incarné dans la verve de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia. «Ces joutes pour le renouvellement de la moitié du tiers issu des élus locaux, ne pourront pas échapper à l'influence des élections de 2002, où le FLN est sorti vainqueur» a déclaré, presque défaitiste M.Chorfi. Il reconnaît la suprématie du FLN en affirmant que son parti ne sera pas présent sur tout le territoire national. «Nous serons absents dans trois grandes wilayas» déclare-t-il encore. Le RND est, pourtant, présent dans 45 wilayas du pays, un fait positif qui semble échapper au porte-parole du RND. Cela étant, le parti de M.Ouyahia est prêt, lui aussi, à tisser des alliances avec les autres formations politiques. Miloud Chorfi a souligné dans ce sens, que le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, a donné «le feu vert aux instances locales du parti, pour sceller les alliances selon les possibilités dans chaque wilaya». Plus pragmatique parmi les trois autres partis, El Islah fait du chemin, doucement, mais sûrement. Le président de ce mouvement, Saâd Abdellah Djaballah, a indiqué que «le mouvement est présent dans les wilayas où il aspire réaliser un résultat positif», confirmant, par ailleurs, l'existence de contacts avec des partis de l'Alliance présidentielle. Le mouvement de Djaballah, qui siège au niveau du Sénat avec un seul élu, présente des listes pour les élections du 28 décembre dans 11 wilayas.