Le parti dirigé par Amara Benyounès vit depuis une semaine au rythme des démissions en cascade. Le mal est profond. Selon Abdelhakim Bettache, président de l'APC d'Alger-Centre et coordinateur du bureau de la wilaya d'Alger du Mouvement populaire algérien (MPA), plusieurs militants et cadres du parti issus de diverses wilayas du pays ont décidé de rendre leur tablier, en se joignant à lui. Il était le premier, lundi dernier, à avoir remis sa démission du parti. Hier, lors d'une conférence de presse animée à Alger, le P/APC d'Alger-Centre est revenu sur l'origine du conflit et les raisons de ces démissions collective et individuelles. Il interpelle d'abord le ministère de l'Intérieur pour qu'il se penche sur les dysfonctionnements que connaît cette formation politique et accuse, ouvertement, le président du MPA, Amara Benyounès, d'avoir bafoué les statuts du parti et son règlement intérieur. «Benyounès place qui il veut aux postes-clés et dégomme de la même manière celui qui lui fait de l'ombre. Il a imposé sur des listes électorales des personnes qui n'ont jamais milité dans le parti. Cette façon de travailler est contraire aux lois régissant le parti. Nous nous élevons contre ses pratiques et contre sa gestion antidémocratique», affirme M. Bettache qui a tenu à démentir les informations faisant état de son limogeage du MPA, en plus d'autres militants. «Aucun de nous n'a été limogé et les preuves existent. Nous avons démissionné pour ne pas cautionner la politique du chef du parti. Amara Benyounès a transformé le MPA en une entreprise familiale et l'a détourné de sa vocation initiale», se défend le coordinateur de la wilaya d'Alger. Il révèle qu'uniquement au niveau de la capitale, plus 1500 militants ont démissionné du parti, dont 9 membres du conseil national et 33 membres de bureau communal. Il ajoute que près de 70% des membres fondateurs ont également divorcé d'avec le parti. «Depuis le congrès du parti, il n'y a eu aucune réunion d'évaluation et aucune explication sur la défaite cuisante qu'a connue le parti, notamment au niveau de la capitale, lors des dernières législatives et dont la responsabilité incombe en premier lieu au chef du parti et sans omettre les pressions que subissent les militants», s'indigne le maire d'Alger-Centre. Mais au-delà des dénonciations et des démissions, que comptent faire les contestataires ? Aspirent-ils à récupérer ou à redresser le parti, ou changer carrément d'option en intégrant une autre formation politique ? Pour l'heure, aucune décision du genre n'a été prise, mais les démissionnaires veulent, selon toute vraisemblance, récupérer le parti. Ils vont tenir une réunion au cours de cette semaine et décider de la démarche à suivre. «Nous avons démissionné du parti, donc un mouvement de redressement n'est pas au menu. Il reste que si les militants optent pour la récupération du parti, nous n'allons ménager aucun effort», promet le maire d'Alger-Centre.