La direction de Socothyd a procédé, hier, à la fermeture de l'entreprise comme préconisé par le conseil d'administration et ce, suite à une grève pénalisante qui dure depuis le 30 octobre dernier. Arrivés sur les lieux, les quelque 200 travailleurs (150 selon la police) qui ont pu ou cru utile de faire le déplacement (le transport n'a pas été assuré) se sont rassemblés dès le matin devant le portail principal de l'entreprise. Les représentants des travailleurs en grève ont réitéré leur exigence de voir le PDG de l'entreprise relevé pour reprendre le travail. Dénonçant la fermeture, ils diront toutefois que cela était prévisible. Car « c'est là l'objectif principal de M. Achaibou », diront-ils. Cela dit, « nous n'allons pas reprendre le travail tant qu'il est à la tête de la Socothyd », nous ont-ils déclaré. Le PDG, pour sa part, nous a dit que la fermeture est intervenue après l'épuisement de toutes les voies de dialogue. « C'est une décision prise par le conseil d'administration pour limiter les pertes qui se chiffrent en millions de dinars depuis de début du cycle de grèves répétées en avril 2005. Cependant, le conseil s'est réuni à trois reprises depuis le 6 novembre courant avant de prendre définitivement cette décision la semaine dernière. Un appel a été lancé en direction des travailleurs pour reprendre l'activité, faute de quoi il serait procédé à la fermeture provisoire de la société », a-t-il ajouté. Même la médiation de Mme le chef de daïra des Issers qui a réuni les protagonistes avant-hier au soir n'a pas réussi à désamorcer le conflit. Le dialogue a achoppé sur la question de la réintégration des 20 éléments suspendus suite à cette grève, nous ont indiqué les deux parties. Si les travailleurs reprochent à Achaibou de mal gérer la société, celui-ci avance les bénéfices réalisés pour les contredire. « J'ai moi-même demandé une opération d'audit pour la période allant de 2000 à 2006. Mais les employés ont refusé l'accès aux membres de la commission », dit-il. Chose que confirment ceux-ci qui justifient leur acte par le fait que cette commission soit venue « pendant que nous étions en grève ». Au demeurant, la Socothyd reste fermée « jusqu'à la reprise du travail sans que les 20 éléments suspendus ne puissent entrer dans l'enceinte de l'usine avant de passer devant la commission de discipline », dit le directeur.