Le conseil d'administration de la Socothyd, réuni avant-hier, a réitéré son appel en direction des travailleurs afin de « reprendre le dialogue pour éviter à l'entreprise un sort catastrophique ». Si le mouvement de grève, entamé le 30 octobre dernier et qui se poursuit jusqu'à présent, ne s'arrête pas d'ici lundi prochain, l'entreprise cessera provisoirement son activité, peut-être pour une durée de 3 semaines, nous a confirmé le PDG de la Socothyd, M. Achaïbou. « Grève illégale » Si la fermeture venait à devenir effective, il ne sera procédé à la réouverture des portes de l'entreprise pour relancer l'activité que si les conditions sont réunies, soit « si on met fin à la grève et si la société n'est pas totalement anéantie ». « Entre-temps, nous allons convoquer individuellement les travailleurs pour leur faire signer des engagements afin de reprendre l'activité et respecter le règlement intérieur de la boîte, considérant le fait que la grève est illégale », ajoute-t-il. La décision du conseil d'administration est destinée à éviter des pertes plus lourdes, nous a-t-on affirmé. Pour rappel, quelques jours après la grève, le conseil d'administration a prononcé la suspension de 20 travailleurs accusés d'être à l'origine de l'agitation que connaît la société depuis la mi-octobre, si ce n'est depuis le mois d'avril 2005 lorsque les premières manifestations de troubles sont apparues. Après la revendication du départ du PDG, qu'ils accusent d'avoir mal géré les affaires de l'entreprise, les travailleurs revendiquent actuellement la levée des suspensions et le retrait des plaintes déposées par l'administration. Lesquelles plaintes portent sur le détournement de l'argent des œuvres sociales (quelque 5 millions de dinars) et sur l'organisation d'une grève illégale, explique notre interlocuteur. La direction répond que tout cela est conditionné par la reprise du travail et que c'est à la commission de discipline qu'il appartient de trancher cette question. « A condition aussi que les éléments suspendus ne figurent plus dans cette commission », déclare M. Achaïbou. La Socothyd subit un préjudice de 2 à 3 millions de dinars par jour à cause de la grève qui dure depuis près d'un mois. Ce qui finira sans aucun doute par l'essouffler si le débrayage persiste. Elle a connu depuis le mois d'avril 2005 pas moins de cinq mouvements de protestation plus ou moins prolongés. Aujourd'hui qu'elle est menacée de fermeture, les travailleurs auront accompli d'eux-mêmes ce qu'ils craignaient tant, à savoir la compromission de leur emploi. Surtout que la société est en voie de privatisation. Une issue qui ne profite à aucune des deux parties en conflit.