C'est sous le slogan «Achète seulement ce dont tu as besoin» que la toute jeune association caritative Fath Bab El Khir d'Arzew a lancé, ces derniers jours, une campagne contre le gaspillage du pain. Mais pas seulement, puisque cette campagne vise également, et surtout, le «respect de cette denrée bénie» qu'on retrouve malheureusement jetée avec les ordures ménagères, précise le président de l'association, Sid Ali Belkacem. Pour cette toute première action sur le terrain, l'association, qui n'a eu son agrément que le 13 juin passé, a acquis une soixantaine de bacs consacrés spécialement à la collecte du pain rassis qu'elle a répartis à travers plusieurs sites de la commune d'Arzew. «Si on n'arrive pas à diminuer le gaspillage du pain, ce qui est un de nos objectifs, du moins que ce surplus, le pain rassis, qui reste aux familles ne soit pas jeté n'importe où», ajoute le président de l'association. Pour ce faire, l'association Fath Bab El Khir a lancé des appels à la population à travers les mosquées de la commune, et les imams qui ont adhéré à cette action, lui ont consacrée un petit speech avant les prêches du vendredi. Interrogé sur les suites de cette collecte de pain rassis, le président explique que leur action s'arrête là. «Il y a des gens qui ramassent le pain rassis pour le revendre et gagner un peu d'argent pour subvenir aux besoins de leurs familles, c'est eux qui se chargent de la suite de notre action». Et d'ajouter : «D'ailleurs depuis qu'on a installé ces bacs, on a constaté qu'ils se remplissent et se vident chaque jour le plus normalement possible.» A signaler que les Algériens sont considérés comme les plus grands consommateurs de pain dans le monde. D'après les statistiques de la FAO, les Algériens achètent et consomment une moyenne quotidienne nationale de plus de 40 millions de baguettes boulangères. En réalité, ils ne consomment pas toute cette quantité, puisqu'ils en rejettent une grande partie. L'association Fath Bab El Khir table énormément sur la prise de conscience de la population «parce que lorsqu'on ne prend pas soin de ce qu'on possède, on risque de le perdre», dira le président, en rappelant que «dans le passé, lorsqu'on trouvait un tout petit morceau de pain jeté par terre, on le ramassait, on l'embrassait et on le posait dans un endroit où il ne risquait pas d'être piétiné». Cette association compte organiser, dans les jours qui viennent, une sortie en bord de mer pour les pensionnaires des maisons de vieillesse, a-t-on appris.