n Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) a annoncé, hier dans un communiqué, dont une copie a été transmise à El Watan, sa décision de «se constituer partie civile dans l'affaire que traitera la justice» suite au décès d'une parturiente à Djelfa et «le dépôt d'une plainte par la famille de la défunte». Après la survenue des faits, Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la Santé, a dépêché sur place «une commission d'enquête constituée de trois inspecteurs et d'un professeur en gynéco-obstétrique chargés de faire toute la lumière sur les aspects administratifs, organisationnels et médicaux de cette affaire». Le ministère de la Santé précise, selon la même source, que «toute personne ayant fait preuve de négligence et de laisser-aller dans cette affaire sera sévèrement sanctionnée à la lumière du rapport définitif que remettra la commission d'enquête, parallèlement à l'action en justice en cours». Les faits remontent à la semaine dernière, lorsqu'une femme de 23 ans enceinte et son bébé ont trouvé la mort après un refus de prise en charge au niveau de trois hôpitaux de la wilaya (Aïn Oussara, Hassi Bahbah et Djelfa). Cette affaire a suscité une vive émotion au sein de l'opinion publique. Elle a mis en exergue les dysfonctionnements et la déshumanisation des structures de soins en Algérie. Tout le monde s'accorde pour dire que l'hôpital public va mal. Les réformes successives ont essayé d'en cerner les causes. Deux types d'explication sont souvent mis en avant : le manque de moyens, ou plus précisément la très mauvaise répartition de ces moyens et le manque de rigueur dans la gestion. Plusieurs patients, surtout de l'intérieur du pays, qui arrivent dans une situation de détresse physique, morale et parfois sociale et qui nécessitent une prise en charge, sont désorientés et livrés à eux-mêmes.