L'image de la réconciliation entre Saïd Bouteflika et Ali Haddad a enflammé la Toile. Depuis dimanche, la poignée de main et la complicité affichée entre les deux hommes sont largement commentées sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes se sont offusqués du spectacle offert devant les objectifs des photographes et des caméras de télévision par Saïd Bouteflika, Ali Haddad et le patron de l'UGTA, Sidi Saïd. Ils leur reprochent leur manque de respect pour un grand homme de l'Histoire du pays, au moment où on portait sa dépouille en terre. Dans un commentaire assassin sur sa page Facebook, le journaliste d'El Khabar, Hamid Goumrassa, rappelle que «traditionnellement, on se recueille lors des enterrements, alors que le groupe (Saïd Bouteflika, Ali Haddad et Sidi Saïd) s'est comporté comme s'il assistait à un carnaval.» Un avis que partage Smaïl Ahmed Ouamer : «Avec la mort de Redha Malek, c'est toute la vérité sur les Accords d'Evian qui vient d'être enterrée une fois pour toute et à jamais. C'est pourquoi ces énergumènes se sont sentis débarrassés pour de bon d'un lourd fardeau, qui est celui du risque que la vérité éclate un jour», écrit-il. Samia Bardi interpelle directement le président du FCE et laisse éclater sa colère : «Personne n'a prévenu le chef du FCE qu'on ne rit jamais aux éclats au cours d'un enterrement et encore moins devant des caméras ? Heureusement qu'il ne me représente pas !» écrit-elle sur sa page. Pour les internautes, le storytelling de la réconciliation a des allures d'une série télé à grand spectacle. «Un scénario digne d'une saga américaine», commente Fazia Ouyahia dans son post. Sur la portée à donner aux images, Mohamed Oulahlou a sa petite idée. Il juge que la mise en scène était destinée à siffler la fin du conflit entre le Premier ministre et le patron de l'ETRHB : «Simple mise en scène montée par Saïd Bouteflika pour rappeler les deux zigotos à l' ordre. Une façon de leur dire : au pied !» Pour sa part, Hocine Souici considère que le président du FCE est sorti affaibli et loue le sens politique du frère du Président acquis lors de son militantisme syndical lorsqu'il était maître assistant à l'Université : «Ali est fini à moitié. Saïd est un fin politicien. Il fait semblant que les choses sont rentrées dans l'ordre. Je vous donne rendez-vous dans les jours à venir : Haddad va se casser les dents, car Saïd sait comment faire tomber des têtes.» Et le Premier ministre ? Il n'est pas en reste. Si un internaute note que «Tebboune a gagné le cœur de beaucoup d' Algérien», d'autres demandent sa démission, car ils estiment que le Premier ministre a été humilié. «C'est à ne rien comprendre, on passe pour qui là ?Je n'arrive même plus à réfléchir, à m'exprimer devant ce recul de la part de Tebboune», écrit Esmeralda Hugo. «Apparemment, c'est le début de la fin de l'ère Tebboune et non pas de Haddad», commente pour sa part Abdellah Merad. Une fin écrite à l'avance et qui ne pouvait se terminer que de cette façon. «Probablement, quelques Algériens ont été séduits par son entrée en matière pompeuse qui, finalement, s'est vite soldée par une humiliation. Tebboune faisait partie du gouvernement Sellal et dans de telles conditions, peut-il du jour au lendemain se refaire une virginité et devenir un… justicier ?» se demande un internaute.