L'Association des banques et des établissements financiers (ABEF) a adressé, jeudi dernier, une nouvelle correspondance aux banques commerciales au sujet de la «suspension de domiciliation des importations de produits alimentaires et industriels». Dans sa note qui complète celle adressée en date du 18 juillet dernier, l'ABEF a détaillé la liste des sous-positions tarifaires des produits concernés par la mesure de suspension de domiciliation des importations. La liste des produits industriels concerne les articles de robinetterie, les transformateurs électriques, le marbre fini, le granit fini, les produits rouges (tuiles et briques), les tapis, les savons et préparations organiques, les produits finis en plastique, les meubles en bois et les lustres. S'agissant des produits alimentaires, la mesure de suspension de domiciliation des importations concerne la farine de maïs, les semoules et l'amidon de maïs. L'ABEF a appelé les banques commerciales à «la stricte application» de la mesure de suspension de domiciliation bancaire. Depuis l'entame de la chute des prix du pétrole à partir de la seconde moitié de l'année 2014, l'Algérie, dont les exportations des hydrocarbures représentent autour de 95% de ses revenus en devises, s'est engagée dans une politique de restriction des importations dans le but de retrouver l'équilibre de la balance commerciale, en instaurant des licences d'importation pour certains produits. En 2016, seuls les véhicules, le ciment et les ronds à béton étaient concernés. Ces premières restrictions avaient permis de faire baisser de cinq milliards de dollars la facture des importations, ramenée à 46,7 milliards contre 51,7 milliards en 2015. Mais depuis le début 2017, la liste des produits soumis à licence continue de s'agrandir et comprend une trentaine de produits agricoles, agroalimentaires ou industriels. Sont concernés le bois, la céramique, les viandes bovines, les fromages, les citrons frais, les pommes, les bananes, l'orge, l'ail, le double concentré de tomate, les réfrigérateurs, les machines à laver, les téléviseurs, les téléphones mobiles, les cosmétiques ou les aliments pour bétail. En juillet dernier, l'importation de 24 nouveaux produits, dont les sauces et les soupes industrielles, robinets, barres chocolatées, pâtes, jus de fruits et eaux minérales, briques et tuiles ou produits finis en plastique a été interdite en attendant l'octroi de licences. Le gouvernement envisage de réduire la facture de ses importations de 10 à 15 milliards de dollars en 2017, pour qu'elle passe sous la barre des 30 milliards de dollars, affirmait en avril dernier l'ancien ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier, promu au poste de Premier ministre, avait promis de réduire la facture des importations en s'attaquant notamment aux produits «superflus» et ceux de nature à concurrencer la production locale. Les restrictions croissantes aux importations qui nuisent aux entreprises locales ont été vertement critiquées par l'Union européenne.