Cette liste peut, à tout moment, s'allonger, comme l'a expliqué à maintes reprises le ministre du Commerce. Une nouvelle correspondance, adressée par l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef) aux banques commerciales, établit la liste détaillée des produits concernés par l'interdiction à l'importation. Cette nouvelle instruction, publiée le 3 août dernier, liste ainsi les détails de 11 nouveaux produits concernés par la mesure de suspension de la domiciliation bancaire. Les produits concernés sont les articles de robinetterie, les transformateurs électriques, le marbre fini, le granit fini, les produits rouges (tuiles et briques), les tapis, les savons et préparations organiques, les produits finis en plastique, les meubles en bois, les lustres, ainsi que les farines de céréales. Pour rappel, le 4 juillet dernier, l'Abef avait publié, suite à une instruction du ministère des Finances, une note qui instruisait les banques commerciales de reporter "toute domiciliation d'importation de produits alimentaires ou de préparation alimentaire". C'est ainsi que les produits de préparation alimentaire, tels que la mayonnaise, les sauces et le ketchup, sont désormais interdits d'importation. Il en est de même pour les biscuits, le chocolat et les confiseries. Pour ce qui est des produits industriels, le marbre fini, les transformateurs électriques, le granit fini, les produits de plastique finis, les articles de plastique finis pour ménages, les tapis et les produits de la robinetterie sont concernés par cette décision. La liste du 4 juillet, telle qu'elle avait été présentée, avait posé des problèmes. En effet, des opérations d'importation ont été bloquées à cause d'un manque de clarté dans cette note de l'Abef. L'association avait même essuyé des critiques, notamment par l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), qui estimait que "suspendre l'importation de plusieurs produits alimentaires et industriels prive les producteurs de boissons de matières premières nécessaires au fonctionnement de leurs usines", précisant qu'il "faut préciser les positions tarifaires et ne pas être évasif". En réponse aux difficultés rencontrées par les banques pour appliquer la mesure, l'Abef avait envoyé aux banques, le 18 juillet dernier, une note dans laquelle elle détaillait la liste des produits concernés par la suspension des importations, précisant même les sous-positions tarifaires de chaque produit concerné. Le document du 18 juillet contenait 193 références douanières de produits interdits d'importation. Avec cette instruction du 3 août, c'est la seconde fois que l'Abef adresse des précisions pour détailler les sous-positions tarifaires de chaque produit. La décision de soumettre encore plus de produits au régime des licences d'importation fait partie des mesures prises par le gouvernement dans l'optique de faire face à la crise économique que traverse actuellement le pays, conséquence de la chute drastique des cours des hydrocarbures. Faute d'avoir pu diversifier les exportations de l'Algérie, le gouvernement se trouve aujourd'hui obligé de serrer la ceinture et réduire les importations là où il peut. D'ailleurs, cette liste peut, à tout moment, s'allonger, comme l'avait expliqué à maintes reprises le ministre du Commerce. Mais au-delà de l'objectif recherché, c'est la forme prise qui pose problème. Le fait d'introduire des mesures nouvelles au jour le jour, comme observé au cours des derniers mois, laisse transparaître une forme d'improvisation qui n'aide pas à donner de la visibilité et de l'efficacité aux mesures prises. Pis encore, l'improvisation dans la gestion de ce dossier a conduit à des aberrations comme, par exemple, l'application des mesures relatives aux licences d'importation avec effet rétroactif, pénalisant ainsi de nombreux opérateurs.