Le nouveau wali de Khenchela, Nouicer Kamel, a tenu, lundi, une réunion de travail avec les différents partenaires, dont les directions ayant une relation directe avec le dossier d'investissement agricole (agriculture, hydraulique, énergie, travaux publics et Sonelgaz), pour faire un point de situation sur cette opération et débloquer les problèmes en suspens. Il s'agit en particulier du dossier des 1800 jeunes qui ont bénéficié d'actes de concession pour l'exploitation de terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat dans le cadre de la mise en valeur des terres au niveau du Sud et des Hauts-Plateaux, attribuées en 2012. Ce dossier est relatif au très complexe projet du «Sahara des Nememchas», et qui fait l'objet depuis plusieurs décennies de différentes tentatives de mise en valeur agricole ayant absorbé d'énormes budgets (35 milliards de dinars), sans donner les résultats escomptés. Un volet de ce dossier a trait à l'attribution depuis des années, dans le cadre de la politique menée par l'Etat, au nom de la lutte contre le chômage des jeunes, à raison de 10 ha pour chacun d'entre eux. Ce n'est que trois années plus tard, que ces jeunes vont recevoir leur titre de concession. C'est dire les lourdeurs bureaucratiques qui caractérisent cette opération dès le début, alors que certains «heureux élus» ont bénéficié de surfaces beaucoup plus grandes, en un temps record, avec forages à l'appui à la charge de la direction de l'hydraulique. Le projet, mal préparé, a été marqué par un lancement précipité, des aspects techniques mal étudiés, avec des jeunes bénéficiaires non formés aux métiers de l'agriculture et mal orientés, et un choix inapproprié de la zone des concessions. Plus grave encore, une partie de ces terres est située sur le lit d'un oued. Comment les services techniques ont-ils permis un tel projet ? Comment le ministère de l'Agriculture a-t-il pu donner son feu vert et surtout libérer un budget d'investissement à hauteur de 35 milliards de dinars ? Comment les bureaux d'études locaux de statut privé, «choisis» pour encadrer techniquement cette opération, ont-ils ficelé ce dossier, alors qu'ils étaient absents sur le terrain, mais empochant au passage d'importants dividendes ? Selon nombre de techniciens et d'agriculteurs de la région, les chances de réussite de cette opération sont minimes, au vu des conditions désastreuses de son lancement, sans suivi ni contrôle régulier.