Cohérent quand même, un Président qui nous déteste, fâché depuis des années et refusant de nous parler. Et son frère, qui nous déteste aussi, exerçant le pouvoir réel sans jamais s'en expliquer à la population qui ne l'a pas élu. Les deux ont enfin nommé quelqu'un qui leur ressemble, un Premier ministre qui nous déteste, même s'il parle beaucoup. Bouche-trou et technicien de maintenance qui va gérer la Haute administration pendant que la Présidence va préparer l'élection de 2019, Ouyahia aura la mission de se faire encore plus détester par la population par des mesures qui vont certainement être impopulaires. Mais pourquoi, au fait, ces mesures sont-elles difficiles à imposer à la rentrée ? Parce que l'Algérie n'a plus d'argent. Et pourquoi n'a-t-elle plus d'argent ? Parce que les mêmes hommes, responsables des mêmes bilans, se succèdent encore aux commandes, y compris Ouyahia, 10 fois ministre. Dans cet échec recommencé, on voit bien que le régime préfère s'enfermer dans sa logique de groupe, coincé dans un cercle qu'il refuse d'élargir, incapable de trouver un seul homme ou femme sur 40 millions d'habitants pour incarner le changement. Les mêmes hommes, les mêmes méthodes et le même sérail avec probablement les mêmes résultats qui seront présentés comme autant de réussites par ceux-là mêmes qui sont indifférents aux résultats parce que nommés pour d'autres raisons. Si Ouyahia était un bon Premier ministre, pourquoi a-t-il été limogé deux fois de son poste par le même Président ? Parce que si c'était un bon Président, il n'aurait pas nommé trois fois le même homme à ce poste, ce qu'il vient de faire. Oui, mais les Gagaouzes ? Rien à voir avec les garagouz locaux, les Gagaouzes sont une minorité turque russophone de Moldavie que le tsar Alexandre 1er avait échangée au XIXe siècle avec le sultan ottoman Mahmoud II contre des Tatars. Devant l'aveugle obstination du régime algérien à vouloir rester seul, il nous reste deux ans pour trouver un peuple qui veuille bien accepter l'échange.