En ces jours de fête, les cités et lotissements d'habitation de la capitale sont enlaidis par les peaux de mouton que certains habitants laissent intentionnellement sécher à l'air libre. D'autres, ne sachant quoi en faire, les jettent dans les niches à ordures, ou dans des endroits les plus improbables, tels que les espaces communs aux immeubles, y compris dans les jardins et les espaces verts. Cette situation dégradante pour l'environnement peut s'avérer également dangereuse pour la santé des habitants de ces cités, notamment les enfants. A la cité des 2004 Logements, au chef-lieu de la commune de Baraki, des alcôves, prévues initialement pour y entreposer les poubelles, ont été transformées au cours de ces deux jours de l'Aïd en décharges sauvages, d'où se dégagent des odeurs pestilentielles. Les peaux de mouton en train de se décomposer attirent des insectes, des rats et même les chiens errants. Dans les venelles de cette cité tentaculaire, les aires de jeu et les espaces de détente jouxtant les bâtiments sont envahis par les peaux de mouton que les résidants étalent sur l'herbe ou sur les haies des espaces verts. En attendant que ces peaux sèchent entièrement, il peut s'écouler plusieurs jours, voire des semaines. «Ne sachant pas où jeter la peau de mouton, plusieurs résidants de notre cité s'en sont débarrassés de manière anarchique. Pour ceux qui tiennent encore aux traditions, ils préfèrent la récupérer en la laissant sécher plusieurs jours à l'air. La cité s'est mue, en ces jours de fête, en tannerie à ciel ouvert et c'est une atteinte à l'environnement et au cadre de vie des résidants», dénonce un habitant de la cité. A part les campagnes de sensibilisation qui s'articulent autour des maladies pouvant être transmises par les bestiaux, les pouvoirs publics n'ont pas pris en charge cet aspect de l'après-Aïd. Ces peaux de mouton doivent être récupérées, il ne faut pas les laisser se décomposer dans les quartiers, avec tous les risques qu'elles peuvent engendrer. Cependant, des APC ont anticipé ce problème, en désignant au préalable des endroits où les habitants des cités peuvent entreposer les peaux de mouton pour ensuite les récupérer au profit de l'industrie du cuir. A Dar El Beïda, la municipalité a fait un travail de sensibilisation avant la fête de l'Aïd. Elle a désigné des endroits à travers le territoire de la commune, notamment au Hamiz, où les habitants peuvent jeter les peaux de mouton. Ces dernières sont récupérées pour alimenter les tanneries de la zone industrielle de Rouiba et de Réghaïa. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que cette initiative est lancée. L'APC de Dar El Beïda a reconduit l'opération qui a été mise en œuvre pour la troisième fois consécutive. Cet exemple doit être suivi par toutes les communes de la capitale pour minimiser les effets néfastes sur l'environnement et sauvegarder la santé des citoyens.