Pour certains, le charme de l'Aïd réside dans la présence de ces moutons «que nos enfants peuvent approcher et admirer», estime un citoyen peu soucieux des odeurs nauséabondes qui se dégagent du local qu'il vient de louer à un maquignon. A l'approche de l'Aïd El Adha, les marchands de bétail envahissent la capitale. Des troupeaux de moutons sont aperçus dans différents quartiers des communes d'Alger. Les ovins sont parqués généralement dans des terrains vagues transformés à l'occasion en marchés de bétail ou bien dans des hangars et autres garages des particuliers. «Les arrêtés déterminant les endroits de ventes des moutons ont été diffusés à l'ensemble des daïras», explique un cadre du service contentieux de la wilaya. Toutefois, malgré l'instruction du wali, la première ville du pays commence à se ruraliser. Des revendeurs parfois venus des wilayas de l'intérieur ou de simples jeunes transformés en commerçants de circonstance, sont à la recherche du moindre local. C'est que depuis quelques années, de plus en plus de nos …citadins se mettent à la mode de la vente de mouton. «C'est dérangeant de voir tous ces moutons près de chez soi mais je ne peux m'opposer à leurs vendeurs car ce sont nos voisins qui veulent gagner quelques sous durant cette période», justifie un père de famille habitant la cité Douzi 2 (Bordj El Kiffan) et qui a loué son local à des revendeurs du quartier. Une telle situation se présente d'ailleurs dans nombre de quartiers de la ville. D'ailleurs, presque chaque cité possède son lot de moutons. A Dar El Beida (Alger est), des troupeaux broutent à quelques pas de la bretelle qui mène vers le centre urbain. Au service contentieux de la wilaya, on laisse entendre que ces vendeurs risquent d'être verbalisés. «Aucun endroit de vente d'ovins ne sera toléré en dehors de ceux indiqués par l'arrêté de la wilaya», affirme un responsable. Pour cela, les circonscriptions administratives ont été instruites pour désigner ces lieux. Il s'agit de protéger l'environnement qui, à chaque Aïd, est sujet à un ensemble de désagréments avant de se transformer en un gigantesque abattoir à ciel ouvert. Mais pour certains, le charme de l'Aïd réside dans la présence de ces moutons «que nos enfants peuvent approcher et admirer», estime un citoyen peu soucieux des odeurs nauséabondes qui se dégagent du local qu'il vient de louer à un maquignon. «Il est évident que les moutons écoulés sur le marché d'Alger proviennent du cheptel des wilayas de l'intérieur du pays mais une bonne organisation de cette vente est indispensable pour préserver la cité où les endroits de parcage et d'abattage font cruellement défaut», explique un quinquagénaire habitant Béni Messous et dont la ruelle longeant sa maison est traversée chaque jour par des troupeaux de moutons.