Au lendemain de la fête de l'Aïd El Adha, Alger offre un visage désolant. Le sang séché sur le bitume et les trottoirs, les peaux de mouton accrochées à tout ce qui peut supporter le poids de ces toisons, tel est le décor de cette agglomération urbaine. La mise en place d'un abattoir et son aménagement auraient évité cette situation déplorable. Dans les différents quartiers de la capitale, une seule et unique image s'offre aux citoyens. Autour des regards, le sang et les traces du dernier repas du sacrifié. Sur les rambardes et les clôtures des cités, les peaux de mouton, salées dans leur majorité, sont étalées face aux rayons de soleil pour qu'elles sèchent rapidement. Et les mouches ont proliféré, rendant le déplacement des habitants désagréable. Au niveau de la cité Armaf à Hussein Dey, un garçonnet s'amuse à calculer le nombre de traces de sang séché sur le bitume de la cour. Un simple jet d'eau aurait effacé toute trace d'un abattage nombreux et salissant. Les nouvelles cités AADL ne sont pas mieux loties. Les espaces communs, les espaces verts et les bancs sont souillés et dégradés. A la cité AADL d'Ouled Fayet, la fête de l'Aïd El Adha a, certes fait le bonheur des enfants, mais a détruit un environnement déjà égratigné. Et dire que dans cette cité, l'aménagement d'un abattoir était projeté par les responsables. En effet, l'ex-directeur général de l'AADL, avait promis l'ouverture d'un abattoir parmi les structures d'accompagnement du projet. La cave de la tour E 8 est complètement faïencée. Or, en 2004, avec l'occupation de quelques appartements, les locataires ont eu droit à des sacs poubelles, de grands bacs et de l'eau à volonté. Les locataires se souviennent parfaitement de ce premier Aïd marqué par une hygiène exemplaire. En 2005, les locataires ont bénéficié de l'eau avec parcimonie. Depuis, les choses se sont dégradées et le projet d'un abattoir est tombé à l'eau. Ce sont justement de telles dispositions qui peuvent contribuer à la propreté et l'hygiène de la ville. Les citoyens soucieux de leur environnement aspirent à la réalisation d'abattoirs de proximité dans notamment les caves des immeubles. Un espace qui peut être utilisé pour le sacrifice du mouton lors de la célébration d'un évènement (mariage, circoncision, naissance...). La cité n'est plus ce qu'elle était. Le nombre d'habitants a augmenté, l'exiguïté des lieux se fait de plus en plus ressentir. Seule une organisation peut permettre de gérer et le quotidien et les évènements dans leur multitude.