Le Front des forces socialistes (FFS) refuse de rencontrer Marie Angélique Savane, présidente de la mission du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), une institution dépendant de l'Union africaine (UA). Mme Savane, en mission en Algérie du 10 novembre au 5 décembre 2006, a émis le vœu de rencontrer deux représentants du FFS. La rencontre obéissait à un calendrier qui suggérait de discuter avec tous les partis présents au Parlement. Ceci pour permettre à la mission de « s'informer sur l'activité partisane et l'évolution politique en général en Algérie ». Le FFS, qui qualifie cette rencontre de « carnavalesque », n'omet pas pour autant de donner le motif du refus. « Nous constatons la légèreté de la démarche, car consistant à inviter tous les partis pour une unique rencontre », explique le FFS dans un courrier adressé au ministre délégué aux Affaires africaines. Le département de M. Messahel a servi d'intermédiaire entre le MAEP et le parti d'Aït Ahmed. Le Front des forces socialistes justifie encore son boycott du fait que la mission n'a accordé « que très peu de temps aux partis politiques et aux organisations des droits de l'homme ». Cette manière de faire, selon la formation politique, « renseigne assez bien sur le peu d'importance accordée à l'activité partisane et à la situation des droits de l'homme en Algérie ». Le MAEP, a indiqué récemment Mme Savane, « est le premier à avoir posé les bases d'une évaluation africaine de la gouvernance et de la démocratie, alors que par le passé ce genre d'évaluation se faisait de l'extérieur ». Et d'ajouter : « Dans ce sens, les approches (préconisées par l'extérieur) sont souvent inappropriées et ignorant les réalités des pays africains ». Le panel de ce mécanisme, qui regroupe plusieurs pays africains dont l'Algérie - Mohamed Seghir Babès, président du CNES étant le représentant -, soumet ses rapports aux chefs d'Etat ayant souscrit au mécanisme, qui sont au nombre de 25 et au Nepad notamment.