L'Algérie subira une séance d'évaluation relative au développement ; cette initiative sera effectuée par une délégation du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), relevant de l'Union africaine (UA), qui est présente depuis hier à Alger et ce, jusqu'au 5 décembre prochain. La mission en question est conduite par Mme Marie-Angélique Savané, membre du Panel des éminentes personnalités du MAEP, chargée notamment du "dossier Algérie", elle est toutefois composée 24 membres représentant le secrétariat du MAEP et des experts africains spécialisés dans les quatre domaines couverts par le processus d'auto-évaluation à savoir la démocratie et la gouvernance politique, la gouvernance économique, la gouvernance des entreprises et le développement socio-économique. Le plan de rencontre de cette mission consiste en séances de travail organisées, entre autres, avec la Commission nationale sur la gouvernance et les responsables des différentes institutions nationales. Il s'agit donc, du Conseil constitutionnel, du Conseil d'Etat, de la Cour des Comptes, de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, de la Cour suprême, du Haut Conseil islamique, du Haut Commissariat à l'amazighité, du Haut Conseil de la langue arabe, ainsi que des membres du gouvernement et des représentants de la société civile et des associations professionnelles. Pour accomplir leur mission les membres de la délégation devront se déplacer à l'intérieur du pays afin de s'enquérir des efforts déployés dans le cadre du développement et de la modernisation du pays. Ce travail sur le terrain leur permettra à la fin d'élaborer un rapport qui fera l'objet de discussions avec le gouvernement, avant sa finalisation et sa présentation au Forum des chefs d'Etat et de gouvernement qui adhèrent au MAEP. Ils auront également à finaliser le projet de programme national d'action, dont la finalité est de compléter les insuffisances et lacunes constatées lors de cet exercice d'auto-évaluation. Notons de ce fait que la visite de la mission d'évaluation constitue la deuxième phase du processus global du MAEP, qui en compte cinq, dont la principale est la présentation et la discussion du rapport du pays, évalué devant le Forum des chefs d'Etat et de gouvernement du Mécanisme. Le processus global devrait théoriquement prendre 6 à 9 mois, délai qui s'est avéré difficile à respecter par tous les pays qui ont entamé ce processus. Il est à souligner que le MAEP fonctionne sur la base du dialogue et de la persuasion par les pairs et rejette toute forme de sanctions, de pression ou d'utilisation à des fins politiques. Rappelons aussi que le MAEP a été créé dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), un programme stratégique de l'Union africaine pour le "renouveau du continent". C'est en effet, un instrument auquel adhèrent volontairement les Etats membres de l'UA (union africaine). Son principe de fonctionnement est que toute évaluation doit se faire sur la base de compétences techniques avérées et d'être crédible et libre de toute manipulation politique. A ce jour, 26 pays ont adhéré au MAEP. L'Algérie a été parmi les premiers pays à y adhérer en 2003. Il est utile de savoir que le processus de préparation de l'auto-évaluation en Algérie a été lancé par la Commission nationale sur la gouvernance, en étroite coordination avec le Point focal national, au mois d'août 2005. Le rapport national d'auto- évaluation a été rédigé et une esquisse du programme d'action établie. Mme Savané avait déjà conduit en juillet 2005 une mission d'appui au processus d'auto-évaluation et avait été reçue, à cette occasion, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui lui a réitéré l'engagement de l'Algérie à mener ce processus en profondeur et à apporter tout l'appui nécessaire à son bon déroulement. Au mois de décembre 2005, Mme Savané a effectué une deuxième visite en Algérie pour prendre part à une rencontre des Conseils économiques et sociaux africains. Cette occasion a été mise à profit pour organiser, sur instruction du président Bouteflika, une rencontre Commission nationale sur la gouvernance-gouvernement, au cours de laquelle treize membres du gouvernement ont présenté les activités qu'ils mènent dans leurs secteurs pour promouvoir la bonne gouvernance et la mise en œuvre du Plan de relance économique 2005-2009 ce qui a d'ailleurs laissé une bonne impression à Mme Savané.