Perchée sur les hauteurs du chef-lieu de commune de Taghzout, au nord de Bouira, la localité d'Inesmen semble recluse dans l'anonymat. Peuplée d'une centaine de familles, aux ressources limitées, la population vit dans des conditions extrêmement difficiles. N'ayant pas bénéficié de projets de développement pouvant sortir le village de son enclavement, les habitants ont décidé, au milieu de cette semaine, de sortir dans la rue, bloquant ainsi le siège de la mairie. Dans la plateforme de revendications exposée par les habitants de la localité, figure le problème d'eau. Le village n'a jamais été alimenté régulièrement en eau potable. «Cela fait exactement trois mois que l'eau n'a pas coulé dans nos robinets» ont tenu à dénoncer des habitants d'Inesmen, déplorant au passage la sourde oreille des élus locaux, pourtant «avisés à maintes fois de ce problème» auquel fait face aussi l'ensemble des localités de la wilaya, et ce, en dépit des ressources importantes existantes. Le village a bénéficié de deux projets, et ce, depuis l'indépendance du pays. «En plus du raccordement de nos foyers au réseau électrique, le village a bénéficié d'une opération d'aménagement de la route. Le chemin devient malheureusement inaccessible durant la saison des pluies», a martelé un manifestant. Par ailleurs, l'unique établissement scolaire implanté au village se trouve dans une situation critique. L'école réalisée quatre après l'indépendance de l'Algérie est dégradée. «Nos enfants étudient dans des conditions déplorables pour ne pas dire dangereuses», tonne un villageois, en rappelant, que durant la période hivernale, les potaches sont condamnés à restez chez eux, dès lors que les classes sont dépourvues des moyens de chauffage et inondées d'eau. D'autres insuffisances, à l'instar du manque de transport scolaire, ont été aussi énumérées par les villageois.