Les couples de travailleurs trouvent toutes les peines du monde pour déposer et récupérer leurs enfants scolarisés ou inscrits dans les crèches. Concilier les horaires de travail et ceux d'entrée ou de sortie des établissements scolaires n'est pas toujours facile. Certaines femmes, ou même des hommes, ont dû abandonner leur boulot pour s'occuper de leur progéniture. D'autres ont pu trouver la «bonne astuce», chacun à sa manière. En fait, des amis et des voisins s'arrangent pour emmener, récupérer et donner à manger aux enfants à tour de rôle. «Nous sommes quatre familles, qui habitons le même bâtiment. J'assure l'accompagnement des enfants un jour sur trois. Mon mari le fait le matin, moi dans la soirée. Lui s'est arrangé avec son employeur pour arriver un peu en retard le matin et compenser le temps perdu dans la soirée. Moi je sors à 15h30, j'ai suffisamment de temps pour les attendre à la sortie de l'école», raconte Lynda, une employée d'une entreprise publique. Nombreux sont les couples qui sont dans son cas mais qui arrivent, bon gré, mal gré, à s'en sortir. D'autres parents préfèrent mettre le paquet et s'acheter la paix tout le long de l'année scolaire. Ils sollicitent les services de nourrices, pour des tarifs allant de 5000 à 10 000 DA, voire plus. «Le matin, je dépose mon enfant âgé de un an chez une nourrice qui habite à moins de un km de chez moi. Le soir, je le récupère», raconte une autre dame, mère de deux enfants. Mais le problème se pose pour l'autre bambin, âgé de 3 ans et inscrit dans une crèche publique. «Avec eux (les employés des crèches), il n'y a pas la moindre souplesse. Il m'est souvent arrivé de carrément fuir le travail et de prendre un taxi pour arriver à temps, histoire d'éviter les remarques désobligeantes», raconte notre interlocutrice, qui peine toute seule, son mari étant employé au sud du pays. Pour les plus nantis, la solution existe. Certaines crèches et écoles privées assurent leur travail classique et proposent des prestations supplémentaires mais payantes. Elles garantissent le transport, la nourriture, voire de garder les enfants en heures supplémentaires. Dans ce cas, l'addition peut augmenter de 5000 DA, même plus. Ce qui est loin d'arranger tout le monde. Mis devant le fait accompli, des couples trouvent quand même un subterfuge pour payer moins et assurer une scolarisation normale à leurs enfants. «Dans le quartier, il y a un retraité de l'éducation, un homme affable et attentionné. On lui offre 3000 DA, avec deux autres familles, il accompagne les enfants à l'école le matin et les récupère à la sortie», raconte une autre maman. Elle affirme que de nombreux couples adoptent cette méthode. Tout compte fait, si les crèches privées poussent comme des champignons avec comme seul inconvénient les tarifs exorbitants appliqués, pas moins de 12 000 DA, celles de l'Etat, dont le prix est de 7000 DA le mois, sont peu nombreuses et souvent saturées. A la cité les Bananiers, commune de Bab Ezzouar, l'on apprend qu'une «école privée» à des prix abordables existe. Les enfants n'ayant pas atteint le préscolaire y suivent des cours à 3000 DA, au choix le matin ou l'après-midi. Une formule qui arrange certains parents d'élèves, qui ne paient pas cher, mais qui permettent à leurs enfants de bien se préparer pour le préscolaire.