S'adressant aux militants de son parti à l'ouverture des travaux du congrès fédéral de Bouira, tenu hier à la maison de la culture Ali Zamoum, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Hadj Djilani, a insisté sur la préservation de la ligne et des principes fondamentaux du parti hérités du défunt Hocine Aït Ahmed. Annoncé à maintes reprises, le congrès visant à élire la nouvelle composante de la fédération locale a été reporté plusieurs fois en raison de la crise qui secoue cette formation tant au niveau national que local. Le nouveau premier secrétaire national a estimé que le FFS est l'une des rares formations politiques du pays n'ayant eu de cesse d'appeler à un consensus national. «Nous devons élargir et consolider nos assisses dès lors que d'importantes échéances nous attendent, dont la célébration du 54e anniversaire de la création du parti. Il s'agit surtout des élections locales que nous devons remporter malgré le fait que le pouvoir est incapable d'assurer des élections libres», dit-il, invitant ses militants à œuvrer davantage en allant à la rencontre des citoyens. S'exprimant au sujet de ces élections prévues pour le 23 novembre prochain, M. Djilani a annoncé que le parti sera présent dans 28 communes sur les 45 que compte la wilaya de Bouira. «Les Algériens et algériennes ont du respect pour le parti, ils nous respectent et nous n'avons pas droit à l'erreur», a-t-il ajouté, en rappelant que la crise qui secoue le pays se corse davantage, citant la politique d'austérité adoptée par les pouvoirs publics qui, de l'avis de l'orateur, a accentué les souffrances du citoyen. Présent également à l'ouverture des travaux du congrès, Ali Laskri, membre du présidium du FFS, a estimé qu'il s'agit d'une étape importante pour la fédération de Bouira et pour le parti également. M. Laskri a rappelé que des militants se sont sacrifiés et l'ont même payé de leur vie. Il a cité le sacrifice des regrettés Ahmed Berkani, Madjid Gaci et Ali Azerarak, «morts en martyrs» pour avoir passé des années à militer au sein du parti. Sans oublier les anciens militants de 1963, M. Laskri a fustigé le pouvoir en place, l'accusant d'être à l'origine de la crise. «Le pouvoir a tout fait pour neutraliser toutes les associations et organisations œuvrant pour un débat politique constructif», a-t-il affirmé en rappelant à ses jeunes militants que le FFS veut suivre la voie pacifique. «Halte au règne des dictatures. Le pouvoir est depuis 1962 basé sur le mensonge, la corruption et la fourberie», dit-il. Et d'ajouter que le FFS a toujours fait de la voie pacifique un véritable principe inébranlable. «Ce congrès est un moment important pour la fédération de Bouira, pour le parti», a-t-il estimé, appelant ses militants à développer «le parti dans la région et surtout entretenir la fibre militante et maintenir la vigilance et la rigueur afin de protéger le FFS et son projet politique, œuvre de notre président Hocine Aït Ahmed». Pour M. Laskri, le pouvoir est aujourd'hui faible. D'ailleurs, explique-t-il, il fait face à une exigence de la quasi-totalité des formations politiques, appelant à un consensus national. «L'Algérie a besoin de sortir de la crise multidimensionnelle, de l'omerta généralisée, afin de dire non au règne des dictatures et à l'autoritarisme maffieux», a-t-il conclu.