Dans une conférence animée, hier, à l'USTHB, Bab Ezzouar (Alger), le Dr Abdelkader Saâdallah, géoscientifique, signale que les estimations qu'il a faites, basées sur des calculs sur la nature des roches, permettent d'affirmer que les réserves aquifères dans le massif du Djurdjura sont estimées à plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes. Le Djurdjura regorgerait de plusieurs milliards de mètres cubes d'eau. La thèse est défendue par le Dr Abdelkader Saâdallah, géoscientifique algérien installé en Norvège. Dans une conférence animée, hier, à la faculté des sciences de la terre de l'USTHB, Bab Ezzouar (Alger), le chercheur signale que ses estimations, basées sur des calculs sur la nature des roches, permettent d'affirmer que les réserves aquifères dans ce massif du nord de l'Algérie sont estimées à plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes. Pour le scientifique, l'abondance de l'eau dans cette partie nord du pays s'explique par des phénomènes récurrents dans certaines régions, à l'instar du col de Chellata, où des écoulements visqueux sont enregistrés chaque printemps. «Le trop-plein de ce réservoir se vide tous les 2 ans. A partir du col de Chellata, les coulées de boue emportent des villages», signale l'auteur de La Grande Kabylie dans le contexte algérien vue par les géosciences (Ingese). Le chercheur affirme que ses calculs sur la structure des réserves du Djurdjura pourraient être confirmés en utilisant des appareils électriques de prospection. «Testés en Chine, les appareillages permettront de savoir à quel niveau se trouve l'eau. Il y a un modèle permettant de détecter l'eau à une profondeur de 30 mètres et un autre à 1500 mètres», détaille le conférencier qui estime que le projet, qui nécessite aussi la réalisation de forages, peut être finalisé au bout de deux ans. L'opération de terrain, nécessitant la mobilisation des étudiants, requiert l'acquisition de quatre appareils de fabrication chinoise, dont le coût a été évalué à 13 000 dollars, que l'équipe installée par Saâdallah compte réunir grâce à des sponsors et des aides publiques ; le chercheur signale avoir contacté les ambassades d'Algérie et de Chine et des ministères, mais sans résultat à ce jour. La pénurie d'eau et l'embarras que connaissent les pouvoirs publics pour alimenter convenablement en eau la population pourraient permettre le recours à des réserves d'eau non conventionnelles. «L'eau se fait rare. Il faut aller vers les ressources non conventionnelles. On a recours actuellement à l'eau des bassins de la Mitidja et du Sébaou», souligne le Dr Saâdallah qui plaide pour l'exploitation des réservoirs perchés, comme celui du Djurdjura, «insuffisamment prospectés». Président fondateur d'une ONG, GASS (Geo Africa sciences society), dont l'objectif est de favoriser des échanges entre géoscientifiques, Abdelkader Saâdallah a lancé une plateforme pour la «recherche et la préservation» des ressources aquifères, dont les initiateurs sont, en sus de son association, les départements des sciences de la terre de Tizi Ouzou, Constantine et l'Institut PQWT en Chine. Selon le chercheur, les projets menés d'ores et déjà avec les deux facultés porteront sur l'aquifère du Djurdjura et sur les ressources en eau souterraine dans les formations néritiques et leur couverture dans la région de Constantine. Les projets, qui intéressent visiblement l'Empire du Milieu qui a lancé le projet de «la nouvelle route de la soie», permettront l'installation de laboratoires, et à terme l'exploitation des ressources aquifères.