Des agents, des officiers, tous grades et postes confondus, ont pris part à ce sit-in. «Notre mouvement a été dicté par les dépassements et la pression que nous subissons de la part de ce responsable. Depuis son installation, nos droits sont bafoués. Pour avoir une simple attestation de travail, il faut attendre plusieurs semaines, sans parler des autres droits, comme les congés et autres indemnités et les mesures de sécurité», soulignent les protestataires. Les manifestants réclament aussi «l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, comme la prise en compte du lieu de résidence des agents dans les affectations de postes». Leurs revendications incluent également «le règlement définitif du problème de retard des paiements de certaines missions de déplacement depuis 2016 pour certains agents». Dans un lettre, dont nous avons une copie, ils revendiquent aussi «l'instauration d'une journée fixe de réception par le directeur ou ses adjoints, qui prendront en charge leurs doléances, et de bénéficier de deux jours de récupération à la suite d'une journée de garde, et qu'elle ne soit en aucun cas différée». Ils réclament aussi «la mise en place de quelques commodités, dont l'amélioration des repas et la création d'une commission des œuvres sociales». M. Kaddouri, un des anciens, déclare : «Les travailleurs qui sont ici, ces héros, sont unis pour exiger le départ du directeur de wilaya. Nous lui reprochons trop d'injustices commises contre nous. Nous sommes en colère et c'est notre dévouement à notre mission salutaire qui nous empêche d'exploser. Mais nous en avons ras-le-bol aujourd'hui. Toutes les limites ont été dépassées. Les gens que vous voyez ici viennent de terminer leur service. Nous nous sommes arrangés et mis d'accord pour qu'aucun agent ne quitte son service. Mais sachez que nous avons le soutien de tous les collègues.» Interrogés sur les raisons de cette colère, des dizaines de pompiers sont venus nous relater une liste infinie de reproches. Khaled, les larmes aux yeux et les mains tremblantes, témoigne : «Les décisions de ce responsable sont à même de détruire des familles. Il y a des agents qui ont été mutés sur ses ordres pour aucune raison valable, sur uniquement des prétextes. La menace de licenciement nous guette dans nos missions, même dans notre repos. Nous attendons des mois pour avoir une attestation de travail ou un quelconque document administratif. C'est une stratégie pour acculer, nous mettre la pression et nous soumettre aux conditions de travail les plus exécrables. Il y a eu des licenciements abusifs. Il y a des camardes qui se débattent avec la justice jusqu'à aujourd'hui. Cela fait huit ans qu'il est à Oran et notre situation ne fait qu'empirer.» Ce sit-in de protestation s'est soldé par une décision de créer une section syndicale sous la coupe de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). De son côté, le directeur de la Protection civile d'Oran a démenti toutes les accusations portées contre lui. Il a affirmé que, depuis trois mois, il fait l'objet d'une campagne d'insultes via les réseaux sociaux. Chose qui a porté atteinte à son honneur. Il ajoutera avoir déposé plainte auprès du procureur de la République. «Je demande une commission d'enquête. L'inspection générale de la Protection civile tranchera dans cette affaire. Si les accusations dont je fais objet s'avèrent justes, je suis prêt à quitter mon poste», a-t-il ajouté. Il a souligné que les représentants des protestataires ont été invités au dialogue, mais ils ont refusé. Le directeur du personnel et de la formation à la direction générale de la Protection civile, M. Bensalem, était arrivé d'Alger pour rencontrer les protestataires. «Je dois écouter toutes les parties pour qu'il n'y ait aucune injustice», a-t-il lancé. Ce responsable leur a d'abord expliqué qu'il y avait «une procédure à suivre pour que justice soit rendue et que tout soit équitable».