Ils ont fini par se disperser sous la pression des différents services de sécurité déployés autour du palais Les revendications des fonctionnaires seront prises en charge par les pouvoirs publics de «façon graduelle». Près de 150 policiers des Unités républicaines de la sûreté (URS) ont observé, durant la journée de jeudi dernier un sit-in devant le Palais présidentiel. Rassemblés vers 11h, ils ont fini par se disperser vers les coups de 17h sous la pression des différents services de sécurité déployés autour du palais. Dès les premières heures de la journée, des centaines de militaires relevant des unités d'intervention de la Garde républicaine bouclent le siège de la Présidence. Un autre corps est déjà là pour constituer un dispositif impressionnant afin d'empêcher tout regroupement de ce qui reste des URS manifestant, encore en colère. Eux font partie de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) ainsi que les éléments des Services de protection et de sécurité (SPS), le quartier d'El Mouradia était très protégé. La sortie médiatique du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n'a pas convaincu les protestataires. Hier, ils ont déclaré à la presse n'avoir «signé aucun accord avec le Premier ministre et que toutes les discussions menées étaient verbales». Les derniers policiers protestataires ayant observé un sit-in devant le siège de la présidence de la République, se sont dispersés dans le calme, après que la majorité de leurs revendications socioprofessionnelles eussent été satisfaites par le gouvernement. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a rencontré mercredi dernier des représentants de ces policiers, a indiqué, à l'issue de cette rencontre, que parmi les préoccupations soulevées par les protestataires, 12 ont été prises en charge. Elles portent sur les indemnités, les promotions et l'organisation du travail. La rencontre, intervenue sur instruction du président de la République Abdelaziz Bouteflika, a permis aux représentants des policiers protestataires de soulever leurs préoccupations, a déclaré M.Sellal, annonçant une réunion demain avec les ministères concernés pour examiner la manière de prendre en charge ces préoccupations en vue d'améliorer les conditions de travail des éléments de la Sûreté nationale. Quant au point soulevé par les protestataires concernant des «lacunes» dans la gestion au niveau des unités et de l'administration, M.Sellal a souligné qu'une enquête sera menée dans ce sens, rappelant «la poursuite des efforts visant à améliorer les conditions de travail des policiers». Il a également souligné l'importance du dialogue entre les agents de la police et leurs responsables pour trouver les solutions idoines à tous les problèmes soulevés. Le Premier ministre a, par ailleurs, annoncé d'autres mesures dans les prochaines semaines, en vue d'améliorer les conditions de travail de ce corps. De son côté, le directeur de la communication à la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia a déclaré à l'APS que plusieurs mesures ont été prises en faveur des fonctionnaires de la Sûreté nationale, dont des agents des unités républicaines de sécurité qui ont observé un mouvement de protestation. Selon M.Boudalia, la Dgsn s'est engagée à prendre en charge toutes les préoccupations socioprofessionnelles soulevées par les représentants des protestataires, notamment ce qui a trait au logement, aux horaires de travail, la prime de zone, ainsi que le travail dans les wilayas du Sud. Les décisions de la Dgsn sont intervenues suite à la rencontre du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz et le premier responsable de cette institution, le général-major, Abdelghani Hamel, à l'issue de leur rencontre à Ghardaïa avec les représentants des protestataires. Pour ce qui est de l'avancement dans la carrière, un système de régularisation dont la gestion est informatisée, a été mis en place permettant, chaque six mois, à des fonctionnaires d'être promus sur la base de critères bien définis. Dans un document remis à la presse, les protestataires réclament, notamment une augmentation des salaires, une revalorisation des primes, ainsi que le droit au logement social et l'amélioration de leurs conditions de travail. Ils revendiquent également la création d'un «syndicat autonome» pour défendre leurs droits socioprofessionnels. Il a affirmé que des directives ont été données à l'ensemble des walis pour consacrer des quotas de logements sociaux et ruraux au profit des agents de maintien de l'ordre. Quelque 4500 demandes de logements pour ces fonctionnaires seront étudiées prochainement pour améliorer les conditions de vie de ces agents, a ajouté le ministre de l'Intérieur. Des engagements ont été également pris pour améliorer les conditions de travail des agents sur le terrain, afin de leur permettre d'exercer leur noble mission dans de bonnes conditions, a-t-il poursuivi. Parlant des dépassements, le ministre a souligné que des commissions de discipline hiérarchisées seront installées au niveau local, et au niveau national pour «permettre aux agents d'effectuer des recours». Enfin, demain, une réunion interministérielle sera présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et regroupera les ministres de l'Intérieur, du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, des Finances, de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. Une réunion qui prendra en charge les revendications des policiers.