BGP Algeria, un petit dragon de l'exploration sismique installé depuis quatre ans en Algérie, se veut non seulement leader dans sa branche, mais aussi dans le volet hygiène et sécurité (HSE). Cette entreprise, qui encourt de gros risques de par son activité, à savoir le déplacement de chantiers entiers avec de gros engins vibreurs sur de longues distances, vient pourtant de cumuler deux millions d'heures travaillées sans accident à Rhourde-Enouss Hamra. Hygiène, sécurité et environnement, un leitmotiv. Outre les heures travaillées sans incident et une discipline sans faille en matière de sécurité routière à l'intérieur et à l'extérieur des chantiers, une grande importance est accordée à l'hygiène et à la salubrité des lieux d'exploration dans le respect de l'environnement. Surtout que la zone exploitée est aride et donc déjà très fragile, ce qui a poussé BGP à mettre en place une charte exhaustive concernant le respect de l'environnement et la remise en l'état des lieux explorés selon un guide de préservation de la faune et de la flore allant jusqu'à prévenir les risques d'infiltration des nappes aquifères après vibration. Le second volet concerne le respect du code de la route et des consignes de sécurité supplémentaires grâce à la formation continue et aux sanctions qui vont jusqu'au licenciement. L'entreprise accorde une importance primordiale au volet sanitaire et dote chaque chantier d'une clinique mobile avec médecin et infirmier. Entreprise chinoise spécialisée dans l'exploration sismique, BGP, l'équivalent chinois de notre Enageo nationale, a débuté dans l'interprétation des données géophysiques en 1973. Elle se focalise sur l'évaluation des ressources en pétrole et en gaz dans des bassins ou blocs et fournit des solutions intégrées pour aider à la prise de décisions stratégiques à différentes étapes de l'exploration des gisements. L'expérience algérienne Depuis l'installation de sa représentation à Alger en avril 2001, BGP, filiale internationale de la société chinoise CNPC, la Compagnie nationale chinoise de pétrole, a sillonné l'Algérie. En 2002, elle donne naissance à l'Eurl BGP International qui se transforme en Sarl BGP International un an plus tard. Elle compte à présent trois bureaux (Alger, Hassi Messaoud et El Goléa). L'utilisation de techniques particulièrement performantes qui permettent une interprétation poussée et une visualisation de la sismique 2D et 3D sur station d'interprétation ont valu à la compagnie un plan de charge assez important et varié depuis quatre ans. Ce qui a incité l'entreprise à envisager sérieusement de s'installer en Algérie. Il est d'ailleurs à souligner que la filiale algérienne est devenue le maillon fort du réseau Afrique du Nord dont le siège est en Libye. C'est dans ce sens qu'à Touggourt, un premier projet d'exploration sismique en 2D a été réalisé en 2004 sur 312 km2 pour le compte de la Petrovietnam Investment and Development Company (PIDC Alger). Les contraintes du terrain dunaire par zones et fortement ensablé alourdi par l'activité du vent ont marqué ce projet et incité les Chinois à étudier les particularités du sol algérien. En 2005, un projet 3D, réalisé pour le compte de Sonatrach dans la région de Tébessa sur 413 km2, leur réservait d'autres particularités, car constitué de deux reliefs : plaine et montagne. De retour au Sahara, entre juillet et septembre 2005, c'est à Metlili qu'une exploration en 2D a été réalisée pour CNPC International Algeria Exploration puis à Relizane. De retour au Sud, BGP a lancé ses programmes d'exploration 3D de Gassi Touil-Rhourd Enouss-Hamra pour le compte de Repsol et celui de Hassi Ben Abdallah à Ouargla pour Sonatrach ainsi qu'un troisième 2D dans la région d'El Goléa. Mais les plus grands projets de BGP sont à venir. C'est à Hassi R'mel et In Amenas qu'une nouvelle expérience commencera, dès le début 2007, avec deux nouveaux chantiers pour le compte de Sonatrach et BP. Un savoir-faire international L'entreprise emploie actuellement 1100 Algériens à travers ses différents chantiers qui représentent 85% de la main-d'œuvre utilisée. En 2007, BGP se dotera d'une nouvelle grille des salaires ainsi qu'un nouveau système de rotation des travailleurs sur chantier. Le transfert de technologie à travers la main-d'œuvre locale est un souci majeur pour cette entreprise, explique M. Pei, son directeur général adjoint. BGP se charge actuellement de l'interprétation géophysique de 8 sites en cours d'exploration ainsi que de la totalité de la branche géologique des recherches en Chine, en plus de deux centres de recherches à l'étranger. Elle est également présente dans les pays du Golfe avec 10 projets, en Afrique avec 8 projets ainsi que six projets en Amérique du Sud. Elle a géré 148 projets à travers le monde depuis 1997 et développé des progiciels géologiques tels que GRIStation (interprétation 2D/3D), Rouge (caractérisation de réservoir), SVAS (analyse sismique de vitesse), Cate (évaluation assistée par ordinateur), GMES (l'informatique de GME et interprétation) et VP3 (construction de champs de vitesse et tracés dans des régions structurales complexes). C'est ainsi qu'elle a pu investir le marché pétrolier algérien avec un apport technologique de pointe. Outre la méthode 2D, qualifiée de simple et assez bon marché par les Chinois, c'est surtout la technique d'exploration 3D utilisée dans la recherche de gisements pétrolifères qui leur a ouvert le marché algérien et de travailler pour Sonatrach, CNPC, Repsol, Shell et BP. Comme son nom l'indique, la technique 3D opère sur des blocs sismiques en trois dimensions et permet une investigation rapide à partir d'une analyse des surfaces et des volumes. En faisant varier les paramètres des attributs sismiques, les volumes pétrophysiques les plus proches des objets géologiques sont recherchés de manière à pouvoir ensuite extraire les architectures sédimentaires des surfaces stratigraphiques et ainsi définir l'existence et les quantités du gisement.