La Palestine est devenue, hier, un membre à part entière de l'organisation internationale de coopération policière, Interpol. Son adhésion a été validée par 76% des voix de l'assemblée générale de cette institution. Avec 76% de voix pour, l'adhésion de la Palestine à Interpol, l'organisation internationale de coopération policière, est devenue une réalité. Le vote de l'Assemblée générale d'Interpol s'est déroulé, hier à Pékin, en Chine. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad Al Malki, a salué les résultats du vote qui ont permis à la Palestine de devenir membre à part entière de cette importante organisation internationale. «Cette victoire a été rendue possible par la position de principe prise par la majorité des membres d'Interpol», a indiqué, à l'issue du scrutin, Ryad Al Malki. «L'adhésion de la Palestine a cette institution illustre la volonté de ses membres de défendre sa raison d'être et ses valeurs fondamentales. C'est un rejet des tentatives de manipulations cyniques et d'intimidations politiques», a souligné le responsable palestinien. «En cette joyeuse occasion la Palestine affirme son engagement à assumer ses obligations et à contribuer à la lutte contre le crime et pour l'approfondissement de l'Etat de droit», a ajouté le ministre palestinien dans un communiqué. Les Palestiniens savourent d'autant plus cette adhésion qu'elle a été réalisée en dépit de tous les efforts des Israéliens et même des Américains qui tentaient de la bloquer. Les Palestiniens avaient déjà tenté, en 2016, de rallier Interpol, mais Israël avait réussi à l'époque à convaincre un certain nombre de pays de voter contre son adhésion qui requiert les deux tiers des membres. Cette année, 76% des membres ont voté pour l'adhésion. C'est donc une défaite diplomatique de grande envergure pour Israël et son protecteur éternel au niveau des organisations internationales, les Etats-Unis. Israël a vainement tenté de convaincre les membres d'Interpol de ne pas accepter la candidature palestinienne. Pour l'Etat hébreu, la Palestine n'est pas un Etat remplissant les critères d'Interpol. Israël craint que dorénavant la police palestinienne puisse demander l'arrestation d'officiers israéliens ou même d'hommes politiques. Cette nouvelle victoire diplomatique vient dans le cadre des efforts de la direction palestinienne, le président Mahmoud Abbas en tête, visant à faire adhérer l'Etat de Palestine à toutes les institutions internationales. L'Etat de Palestine est membre observateur de l'Organisation des Nations unies depuis 2012, et vise à devenir membre à part entière, comme il a adhéré à une cinquantaine d'organisations internationales, dont la Cour pénale internationale et l'Unesco, ce qui inquiète fortement l'Etat hébreu. Israël n'est pas content de l'adhésion de la Palestine à Interpol, car elle permet également à la police palestinienne d'avoir accès au réseau informatique commun «I-24/7» et à la base de données communes de 190 pays, dont Israël lui-même. Interpol dont le siège est à Lyon, en France, permet des échanges d'informations entre les polices de près de 200 pays. Interpol publie également des «notices rouges» par lesquelles elle informe ses membres qu'un mandat d'arrêt a été délivré par un pays contre un individu.