La problématique centrale de la création d'entreprises et du développement des territoires est au menu du colloque qui se tient depuis hier à Tamanrasset, à l'initiative du Cread et du Centre de recherche en économie de la ville de Saint-Etienne. De nombreux chercheurs et universitaires en provenance d'Algérie, du Maghreb et de pays de l'Union européenne se sont, tour à tour, succédé à la tribune pour apporter des éclairages sur les relations entre les spécificités territoriales et la propension de certaines d'entre-elles à favoriser plus que d'autres l'émergence en nombre d'entreprises. La thématique de la création d'entreprises en relation avec les territoires (localités) où elles sont appelées à évoluer a été, en effet, abordée sous le prisme de diverses disciplines, allant de la sociologie à l'économie en passant par la psychologie et l'anthropologie. Elle est évidemment dans l'optique de l'insertion de l'homme à son territoire avec le soutien multiforme de l'Etat à la création de conditions favorables à l'éclosion de nombreuses nouvelles entreprises. L'Algérie en général et de nombreuses localités en particulier offrent le paradoxe de disposer d'abondantes ressources naturelles qu'elles n'arrivent malheureusement pas à transformer en richesses productives. Certains territoires, par contre, à l'instar de Ghardaïa, Béjaïa, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arréridj, paraissent plus disposés à être les berceaux de petites et moyennes entreprises qui, non seulement naissent, mais ont également de fortes chances de vivre longtemps. Les conférenciers se sont attachés à cerner ces questions en mettant en relief les profils psychologiques des créateurs d'entreprises, l'histoire particulière de leurs localités d'implantation ainsi que les traits culturels qui leur sont spécifiques. Des études sociologiques ont mis en évidence le passage de l'idée de création à sa constitution concrète en mettant en relation les différents déterminants socioéconomiques comme la formation, l'apport multiforme de l'Etat et les spécificités sociologiques favorables à l'essor de la libre entreprise. De hauts responsables du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont mis en relief la nécessité de créer des passerelles entre le monde universitaire et les entreprises.