L'Observatoire des ressources du Sahara occidental (WSRW) a mis en garde les entreprises européennes contre les risques du commerce illégal avec le Maroc, impliquant les produits des territoires sahraouis occupés, rapporte l'APS citant un communiqué dudit observatoire. Réagissant à un appel d'offres lancé par le gouvernement marocain pour l'extension de la zone agricole à Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés, WSRW a attiré l'attention des entreprises qui seraient tentées de s'impliquer dans ce projet, sur les «sérieux risques juridiques, moraux et financiers». L'observatoire relève que le gouvernement marocain a annoncé, en septembre dernier, l'extension de la zone agricole à Dakhla, de 5000 hectares supplémentaires. L'appel d'offres lancé concerne, entre autres, le cofinancement, la conception, la construction, l'exploitation et l'entretien des infrastructures d'irrigation et d'une station de dessalement, pour une période de 22 ans. Il précise qu'environ 1000 hectares sont actuellement exploités illégalement pour l'agroalimentaire près de Dakhla, produisant entre 80 et 120 tonnes par hectare de produits agricoles divers, destinés à l'exportation. La grande partie de la production de Dakhla a été exportée, ces dernières années, vers l'Europe, rappelle l'Observatoire. Aussi, il relève qu'en dépit de l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), le Maroc persiste dans ses projets illégaux de développement agricole dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il a une nouvelle fois dénoncé les négociations en cours entre Rabat et l'UE, pour un nouvel accord commercial impliquant le Sahara occidental, affirmant que c'est un «flagrant mépris» à cette institution européenne. L'Observatoire rappelle encore que le Sahara occidental est classé par les Nations unies comme territoire non autonome. Le 21 décembre 2016, la CJUE a statué selon la Charte des Nations unies que le Sahara occidental ne fait pas partie du territoire souverain du Maroc et qu'en vertu du principe erga omnes d'autodétermination et du principe général de l'effet relatif des traités, les accords d'association et de libéralisation entre l'UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental sans le consentement du peuple du Sahara occidental. En effet, la CJUE a relevé dans son arrêt que compte tenu du statut «séparé et distinct» garanti au territoire du Sahara occidental en vertu de la Charte des Nations unies et du principe d'autodétermination des peuples, «il est exclu de considérer que l'expression territoire du royaume du Maroc, qui définit le champ territorial des accords d'association et de libéralisation, englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords sont applicables à ce territoire». Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré hier à Alger que son pays sera présent au sommet Union africaine-Union européenne (UA-UE) prévu les 29 et 30 novembre prochain à Abidjan (Côte d'Ivoire), au même titre que tous les Etats membres de l'UA, sinon il n'y aura pas de sommet entre Africains et Européens. La République sahraouie «participera au prochain sommet UA-UE, sur un pied d'égalité avec l'ensemble des Etats membres de l'UA», a indiqué Ould Salek dans une déclaration en marge d'une conférence de presse qu'il a animée à Alger. «Actuellement le Maroc, avec la complicité de la France, est en train de tout faire pour bloquer la participation» de la République sahraouie «à la réunion de partenariat entre l'UA et l'UE, prévue prochainement dans la capitale ivoirienne, mais ce sera un autre échec qu'il va essuyer», a prévenu Ould Salek.