La nouvelle formule dédiée à la location est la mieux indiquée du fait que la charge financière du Trésor public sera allégée», estime le ministre de l'Habitat. Une nouvelle formule destinée à la location de logements sera introduite dans le marché locatif dans l'objectif de diversifier l'offre et de satisfaire la demande. C'est ce qu'a indiqué, hier, Abdelmadjid Temmar, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, sur les ondes de la radio nationale. Avouant que le marché locatif est «souvent un segment occulté», il devrait faire l'objet d'une réflexion et d'une étude pour diversifier l'offre de logement, indiquant toutefois que son secteur œuvre à étudier tous les segments qui peuvent apporter un plus pour la diversification de l'offre en matière d'habitat. Dans les autres pays, le marché locatif est celui qui absorbe une grande partie de la demande. «La nouvelle formule dédiée à la location est la mieux indiquée du fait que la charge financière du Trésor public sera allégée. L'année 2018 sera une année riche de programmes de logements», s'est-il engagé. Concernant la formule de Logement promotionnel aidé (LPA), suspendue depuis 2012, le ministre a indiqué que ce dispositif serait relancé en 2018 avec de nouvelles conditions et plus de garanties dans l'objectif de diversifier l'offre et de satisfaire la demande. Cette formule permettra à la classe moyenne d'accéder au logement tout en réduisant la tension sur les autres formules comme l'AADL, le LSP et le LPP. «Le dossier du LPA doit être épuré de toutes les carences et lacunes qui avaient amené les pouvoirs à geler cette formule», a-t-il averti. Vu le caractère sensible du dossier sur la table du gouvernement, le ministre a tenu à confirmer que le logement restait «la priorité de l'Etat et que 2018 sera une année pleine de programmes». Une manière à peine voilée de tranquilliser les citoyens et d'accréditer la thèse selon laquelle l'Etat n'a pas l'intention de changer de cap en dépit d'une conjoncture économique très difficile. Pour lui, ce formidable effort de l'Etat mérite d'être souligné, car son incidence à terme sur la qualité du cadre de vie du citoyen est indéniable. Le programme national prévoit la réalisation de 1,6 million de logements d'ici à 2019. Prix du logement inchangé, l'aide de l'état en baisse Le programme de construction du ministère prévoit «le lancement de 120 000 logements location-vente, la distribution de 80 000 aides au logement de type formule rurale, ainsi que la construction de 70 000 logements de type LPA». Concernant les prix qui ont été revus à la hausse, M. Temmar précise que «ce n'est pas le coût du logement qui change, mais c'est l'aide de l'Etat qui a baissé». Pour la location-vente, l'Etat soutient par une aide frontale de 700 000 DA qui ne sera pas touchée. Ensuite, il y a «une autre aide de 10 000 DA par mètre carré et c'est celle-là qui a baissé à 5000 DA». Concernant l'exploitation informelle des logements, il y a un décret qui réglemente l'occupation pour mettre fin à ces pratiques. «Quand on va ouvrir le dossier sur l'incessibilité des logements, on va éviter cela parce que la sous-location est une formule qui échappe à l'Etat, il faut réglementer ce type de pratique», a mis en exergue le ministre. Les annonces immobilières publiées dans les journaux et certains sites électroniques (cas d'OuedKnis.com) prolifèrent en effet d'offres de vente ou de location de logements (y compris les programmes AADL) pourtant frappés d'une incessibilité de 5 années. Toutefois, indique l'article 52 du PLF 2017, «cette durée peut être réduite, à titre exceptionnel, à deux années pour les bénéficiaires de logements dans le cadre de location-vente (AADL) ayant procédé par anticipation au paiement de la totalité du prix restant après le paiement de l'apport initial». Le recouvrement des redevances de l'OPGI est un véritable casse-tête : «Je trouve anormal qu'on arrive à peine à dépasser les 24%, et pour certaines wilayas, il ne dépasse pas les 10%. On a saisi les concernés pour les remotiver, ce sera un critère d'évaluation des directeurs. Je lance un appel aux citoyens pour régulariser leur situation et nous éviter le recours à la justice et aux mises en demeure», prévient le ministre. Rappelons que l'OPGI accorde toutes les facilités aux locataires pour les inciter à payer les arriérés de loyers suivant un calendrier, et ce, par tranches.