Le secteur de la santé publique dans la wilaya de Annaba est sous le choc. L'installation du Dr Damèche Mohamed Nacer en remplacement de Taberi Mahieddine dans ses fonctions de directeur de la santé à Annaba, à la faveur d'un large mouvement opéré par le ministère de tutelle, a été annulée. Saisi par le secrétaire général de la wilaya de cette décision inattendue, le Dr Damèche a cédé au choc. Il a été évacué immédiatement vers les urgences médicales de l'hôpital Ibn Sina. Ses jours sont en danger, prévient une source hospitalière en charge de son cas. Selon les proches du concerné, le Dr Damèche occupait les mêmes fonctions à Skikda, lorsqu'il a été saisi par son ministère, la semaine dernière, pour occuper ce poste à Annaba. Mercredi, il a été reçu par le wali de Annaba, Mohamed Salamani, pour préparer son installation le lendemain dans la salle de l'APW où se déroulait, hier, la dernière session de cette assemblée. Renseignements pris, le député Tliba Bahaeddine, l'homme aux mille et un milliards, a pesé de tout son poids pour annuler cette décision, prise par le ministre de la Santé, le Pr Hazbellaoui. En effet, d'aucuns dans la wilaya de Annaba confirment le lien fort entre Taberi Mahieddine et ce sulfureux député. Mieux encore, la majorité des projets que gère le bureau Seto de Tliba, qui se prévaut de ses relations intimes avec Ali Haddad, le patron des patrons, sont versés dans le secteur de la santé, dont le DSP est l'ordonnateur. «Ouyahia a mal choisi son ministre de la Santé. En effet, le Pr Hazbellaoui, qui a décidé de ce large mouvement suite à une opération d'audit et d'évaluation ayant concerné les différents services de santé à travers le pays, a été contredit par Tliba Bahaeddine. Une faiblesse caractérisée qui pèsera lourd sur la crédibilité du ministre de la Santé et ses prochaines décisions», pestent des cadres de la santé rencontrés, hier, à l'hôpital Ibn Sina. Pas plus tard qu'avant-hier, ce mouvement dans le corps des DSP a soulagé la quasi-totalité du milieu professionnel de la santé publique de Annaba. En effet, dans un passé très récent, une véritable main mise pesait sur ce milieu où des cadres et médecins compétents et surtout intègres craignaient de perturber l'ordre établi par ce député, tant qu'il a toujours affiché ses relations intimes avec Abdelmalek Boudiaf, l'ex-ministre de la Santé. Conséquences, la gestion dans le secteur de la santé local est dans un état comateux. La dernière affaire aux relents de scandale portait sur la distribution des agréments de pharmacie où les postulants crient toujours à la magouille. En effet, plusieurs candidats éligibles se sont retrouvés injustement écartés malgré l'ancienneté de leur diplôme. L'autre problème est celui du centre anticancer (CAC) de Annaba. Inaugurées en grande pompe en mars 2016, ses installations ont entamé précocement leurs cycles de panne. Les chambres des malades ne sont pas climatisées au grand dam des cancéreux, dont la majorité est dans un état précaire. Pis, cette nouvelle infrastructure n'assure pas l'hospitalisation de ses patients, notamment les cancéreux éreintés ou ceux dont la cure de la chimiothérapie nécessite trois jours. Sur le plan de la gestion, le CAC de Annaba est actuellement à son 5e directeur. Parallèlement, une enveloppe conséquente de plusieurs milliards est toujours dans les caisses de la direction de la santé sans qu'elle soit investie dans l'humanisation du CAC de Annaba. Malheureusement, la compétence et l'intégrité du nouveau locataire de la direction de la santé de Annaba, qui a présidé trois fois la section ordinale régionale des chirurgiens dentistes, n'ont pas suffi. La décision de Hezbellaoui non plus. A suivre…