Le président de la section du foncier, près le tribunal de Annaba, a rejeté, hier, en référé la plainte de deux familles ayant poursuivi Bahaeddine Tliba, député du FND de Annaba, avons-nous constaté sur place. Deux autres plaintes déposées dans le fond sont en cours d'instruction. Le représentant des plaignants, maître Ferrag Radouane, a aussitôt fait appel. Ces familles occupent des villas sur les hauteurs du chantier de la résidence immobilière Baha, qui a connu plusieurs importants affaissements, ébranlant la stabilité du terrain sur lequel est implantée cette cité. Un projet très controversé, érigé à la cité Beni M'haffeur face à une voie express et un rond-point. «Du jamais vu !», s'exclame l'avocat des familles. «Depuis que ce chantier de promotion immobilière est installé en aval de nos maisons, il ne passe pas un jour sans que l'on enregistre des secousses causées par l'instabilité du terrain, lequel maintient en équilibre toute notre cité. Je me demande sur quelle base cette colline lui a été attribuée pour y construire 90 logements promotionnels et une vingtaine de commerces ?», dénoncent les familles voisines de ce chantier, signataires d'une pétition remise à l'avocat à toute fin utile. Décrié par les urbanistes et architectes, lancé en grande pompe par le député et ses «associés», ce projet laisse, avec le temps, apparaître ses faiblesses géologiques entraînant à chaque fois des incidents techniques graves, selon les spécialistes en la matière. Devant ce risque latent d'effondrement, aucun service n'a daigné intervenir pour arrêter les travaux qui, à l'approche des grandes pluies, peuvent générer une catastrophe. Comble de l'ironie, le député Tliba est également le propriétaire du bureau d'étude Seto Annaba, chargé du suivi de son chantier, préviennent les familles en question. «Ce député qui se prévaut de ses étroites relations avec le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, et le nouveau SG du FLN, Amar Saadani, est intouchable», se plaignent les mêmes personnes rencontrées hier sur le perron du tribunal de Annaba, après l'annonce du verdict. Sans fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI), placé sous l'autorité du ministère de l'Habitat, ce projet n'est pas assuré, malgré l'obligation légale. Car, explique un responsable de cet organisme étatique, «le FGCMPI est une mutuelle de promoteurs à but non lucratif, dont le rôle consiste à garantir les paiements effectués sous forme d'avances à la commande par les futurs acquéreurs de logements (ou immeubles à usage autre que d'habitation) dans le cadre d'une vente sur plans». Autrement dit, le Fonds (FGCMPI) a pour mission de garantir le remboursement des avances, effectuées par les acquéreurs, reçues par les promoteurs au titre d'un contrat de vente sur plan, et ce, en cas d'insolvabilité du promoteur.