Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hazbellaoui, a porté, hier lors d'une visite à Boumerdès, un diagnostic sans complaisance sur son secteur. Selon lui, le système se santé souffre d'un «manque d'organisation», précisant que «le déficit en équipements et l'insuffisance de spécialistes constituent des écueils insurmontables». Selon lui, il y a une redistribution des spécialistes à effectuer selon une carte sanitaire maîtrisée et réelle. Le ministre a également défendu l'idée d'objectifs professionnels clairs pour parvenir à l'amélioration du système de santé. Concernant les cas de maladies contagieuses apparues ici et là sur le territoire national cet été, il s'est abstenu de tout commentaire pour l'instant et s'est dit dans l'attente des conclusions des enquêtes diligentées par ses services. Le Pr Hazbellaoui a évalué le nombre des décès parmi les nourrissons dans les maternités à 60 sur 100 000 naissances. Chiffre qu'il a estimé important par rapport aux pays avancés. Néanmoins, il a interdit au personnel soignant de communiquer avec la presse : «Il y a des structures, comme la tutelle, la direction de l'hôpital, de la polyclinique ou de la santé, qui sont chargées de le faire dans le cas d'un problème comme la mort d'un malade.» C'est là des mesures restrictives pour éviter des supputations pouvant avoir des conséquences incontrôlables. Selon lui, «un plan est en préparation au niveau du ministère de l'Intérieur pour instaurer un système de sécurité au niveau de toutes les structures de la santé et éviter, ainsi, les agressions verbales et/ou physiques». Néanmoins, il a reconnu le droit au citoyen de recourir à la justice quand il s'estime victime d'une bavure, d'un dépassement ou d'une erreur médicale. Lors d'une réunion avec les cadres de la santé de Boumerdès, il les a rassurés sur «la disponibilité du ministère de tutelle à vous défendre». Il a appelé la communauté sanitaire à apaiser les tensions relationnelles en promettant que «les directeurs de la santé et de la population (DSP) sont appelés à améliorer vos conditions de travail». A propos de la garde à respecter par les praticiens privés, il a estimé qu'«il y a eu un malentendu. Un médecin privé est appelé à faire une garde au niveau de l'hôpital public et non dans sa clinique privée, comme le stipule la réglementation». Enfin, le ministre de la Santé a annoncé que «le médecin généraliste va devenir le médecin référent du système de santé». Pour rappel, la visite de Mokhtar Hezbellaoui entrait dans le cadre du «recensement des besoins dans le secteur de la santé publique avant la présentation d'un rapport national au Premier ministre, qui lui permettra d'instruire les projets concernés par le dégel financier». Pour le cas de Boumerdès, six opérations ont bénéficié d'une attention particulière, dont l'hôpital de 240 lits, l'hôpital psychiatrique de Boudouaou et une salle d'hémodialyse à Dellys.