Licenciée en sciences physiques en 2000, Houria G. assure des remplacements (congés de maladie ou de maternité) depuis 2001, dans un collège de Sid Ali Bounab, près de Draâ Ben Khedda. Trois années passées à suppléer aux absences des uns et des autres sans avoir été payée pour ses vacations et elle attend toujours une hypothétique régularisation au sein de la famille éducative. Plusieurs propositions afin d'assurer des enseignements de langue française lui ont été faites dans une école primaire, mais elle hésite tant elle est sûre de ne rien percevoir en contrepartie de ce travail. Une situation qui dure Cette triste condition est celle de près de 1500 enseignants vacataires de la wilaya de Tizi Ouzou, sans salaire depuis des années. Tous sont fraîchement diplômés de l'université, mais sans espoir d'être un jour intégrés ni payés pour le travail fourni. Pour certains, cette situation dure depuis trois années et rien n'indique que leur calvaire s'arrêtera un jour. Ils étaient et sont nombreux à avoir tenu, ces derniers mois, des sit-in et des rassemblements au niveau de la direction de l'éducation à Tizi Ouzou (le plus récent date de juillet), sollicitant au passage les différentes représentations syndicales de l'éducation pour recouvrer leurs droits, en vain. Tous sont unanimes à dénoncer l'administration « pour n'avoir pas pu régulariser cette situation qui n'a que trop duré ». La persistance de cet épineux problème est telle qu'il a été soulevé à l'APW de Tizi Ouzou, lors d'une précédente session de l'assemblée locale, tenue en septembre dernier. L'APW a, dans son rapport pour la rentrée scolaire 2004-2005, observé que « la situation des personnels de l'éducation ne cesse de connaître une stagnation » préjudiciable pour l'enseignant. Les élus ont mis en relief dans leur constat le « retard dans l'opération de finalisation des arriérés de salaire, le paiement de la prime de rendement (pour le personnel vacataire et certains titulaires) et le versement des rappels d'échelons, d'allocations familiales et des heures supplémentaires ». Il est souligné, dans le même rapport, « la non-régularisation des enseignants vacataires, des personnels contractuels recrutés pour l'année 2003-2004 et la situation antérieure à leur intégration pour certains professeurs certifiés de l'enseignement fondamental promus au rang de stagiaires ». Contacté à ce propos, le premier responsable du secteur de l'éducation à Tizi Ouzou soutient que « pour les vacataires dont la situation remonte aux années 2001, 2002 et 2003, ils viennent d'être régularisés. Le reste, ceux de l'année 2004, ils le seront incessamment. » Mais aux dernières nouvelles, cette frange du corps enseignant n'est toujours pas fixée sur la perception de son traitement et les vacataires ne cessent de frapper à toutes les portes de l'administration locale.