Nombreux sont les enseignants qui ont assuré des vacations au niveau des trois paliers de l'enseignement sans qu'ils soient payés. « J'ai exercé pendant trois mois comme remplaçant au CEM de Mechtras durant l'année scolaire 2002-2003 et aucun sou ne m'a été versé à ce jour », a déclaré M. Rachid, un universitaire licencié en langue arabe qui a toutes les peines du monde à dénicher un poste d'emploi permanent en dépit du fait qu'il est libre de tout engagement, notamment le service national. Il précise en outre que « cette année, le même scénario s'est reproduit. J'ai travaillé presque toute l'année en remplaçant une enseignante en convalescence. A chaque fois, on nous promet de régulariser notre situation financière, en vain. On nous fait courir entre la direction de l'éducation, un service que tout le monde connaît ,et l'établissement où je travaille. » Ali, licencié en science sociale, a travaillé pendant trois mois à l'école primaire de Beni Kouffi. « Cela fait déjà deux ans depuis que je frappe à toutes les portes et à chaque fois, je reviens bredouille. Désormais, je suis complètement blasé et j'ai fini, de guerre lasse, par laisser tomber. » D'autres enseignants sont victimes de ces pratiques bureaucratiques. Ils se demandent, comment se fait-il que des enseignants que l'on a fait travailler, avec toutes les dépenses engagées comme les frais de déplacement et de restauration, restent impayés pendant plusieurs mois. « Où est passé l'argent avec lequel on devait nous payer ? » « L'a-t-on dépensé ailleurs ? » Ces questions et bien d'autres reviennent souvent dans la bouche des vacataires rencontrés.