Au commencement, il y a les livres que les visiteurs du SILA veulent découvrir et acheter. Mais parmi la grande vague de ces chasseurs d'ouvrages, il y a ceux qui souhaitent avant tout «capturer» cette espèce rare du biotope éditorial : les écrivains. Les rencontrer, les écouter, leur parler et parfois simplement les voir «en vrai» et vérifier s'ils sont comme nous l'ont laissé imaginer leurs écritures. Comme tous les salons du livre au monde, le SILA met en valeur chaque année des auteurs algériens et étrangers à travers ses Estrades. Le programme de cette 22e édition en propose onze, dont quatre Algérien(ne)s (bios pages suivantes). Cet ensemble donne une image assez représentative de la nouvelle littérature du monde arabe. Le lectorat algérien pourra découvrir des plumes aux talents avérés, aux démarches audacieuses et aux styles divers. Avec la Jordanienne Razan Ibrahim, critique littéraire de haut niveau, ce sera aussi l'occasion de réfléchir aux tendances actuelles et de les interroger au regard de l'histoire et de la société. Mais les Estrades du SILA ne résument pas toute «l'offre» d'auteurs de la manifestation. Un des contacts privilégiés des lecteurs et lectrices avec les écrivains se noue au cours des nombreuses ventes-dédicace organisées par les éditeurs sur leurs stands. Un contact direct assorti de la fascination d'un face-à-face personnalisé. En dehors des Estrades, le SILA a invité de nombreux écrivains algériens et l'on a pu remarquer que nombre d'entre eux viennent de «l'intérieur» du pays, dont plusieurs jeunes ou nouveaux auteurs. Les trois lauréats algériens du prix Katara 2017 sont présents à cette édition : Abdelwahab Aissaoui, Bachir Dhifallah et Said Khatibi. En consultant les programmes, vous trouverez des noms affirmés ou émergents : Waciny Laredj, Youcef Tounsi, Amina Chikh, Noureddine Saâdi, Bachir Mefti, Mohamed Ftilina, Abdelwahab Ben Mansour, Habib Ayoub, Djilali Bencheikh, Fatema Bekhaï, Brahim Sediki, Yamilé Ghébalou et bien d'autres. Deux grands écrivains, comme Waciny Laredj l'an dernier, ont accepté de parrainer des rencontres : Maïssa Bey (Le livre et l'école, 29 oct.) et Amine Zaoui (L'invention du personnage, 30 oct.). Le SILA a innové aussi en introduisant des poètes vivants du melhoun, cette poésie orale qui ne demande qu'à être éditée. Le 2 novembre à 16h, les chantres du terroir, Amar Bouaziz, Bachir Touhami et Khaled Chahelal Yacine, viendront clamer leurs vers contemporains à l'ancienne. Nouveauté également que la formule des Podiums ou des universitaires et critiques viennent parler d'un auteur en sa présence, celui-ci pouvant bien sûr ensuite participer au débat. Deux rendez-vous dans cette formule : Habib Sayah par Amina Belaala (28 oct.) et Merzak Bagtache par Liamine Ben Toumi (3 nov.). Avec la 9e rencontre euro-maghrébine des écrivains organisée par la Délégation de l'Union européenne à Alger, il faut aussi noter les écrivains et essayistes d'Afrique du Sud, invitée d'honneur de l'édition, comme du reste du continent (Espace Esprit Panaf, pavillon G), du Canada, de France et de nombreux autres pays. Enfin, des Evocations de Tahar Djaout et Messaour Boulenaouar auront lieu le 4 novembre à 11h.