A Bachdjerrah, les vendeurs informels, qui ont élu domicile dans les entrailles de la cité et aux abords du marché de fruits et légumes, continuent d'exercer leurs activités commerciales en toute impunité. En dépit des multiples opérations d'éradication menées par le passé, l'anarchie et le désordre ont repris de plus belle, altérant de ce fait le cadre de vie des résidants. En plus de l'insalubrité et de la pollution sonore qui émane du marché informel, les habitants sont pris en otages par les marchands, qui entravent même les déplacements des locataires, particulièrement au niveau des espaces communs et des entrées d'immeubles. «Même pour sortir de chez nous, nous devons demander préalablement la permission. Il est arrivé que des fêtes de mariage soient retardées à cause des accès obstrués par les étals de vendeurs informels. Quant aux situations d'urgence, telles que l'évacuation des malades, on est réduits à négocier avec les indus occupants pour libérer les entrées des immeubles», confie un résidant. «Nous avons sollicité à maintes reprises l'intervention des autorités locales afin de nous faire sortir de cette situation, en vain. La question du marché informel ne constitue vraisemblablement pas une priorité, notamment en cette période de fin de mandat pour les élus locaux», affirment-ils. Le problème que pose le commerce informel dans la commune de Bachdjerrah relève de la compétence des autorités locales. «Que font les responsables locaux pour trouver une solution à ce marché ? Rien, absolument rien ! Nous sommes sûrs que si un des élus de l'APC, ou même le maire, habitait à proximité de ce marché informel et qu'il soit chaque jour contraint d'entendre les insanités qui fusent du marché, il aurait fait quelque chose. Mais tant que ces responsables ne sont pas touchés par ce problème, rien ne sera fait», fulmine un habitant.