En éliminant trois des militants du Jihad islamique mardi, au sud de la bande de Ghaza, l'armée israélienne ne s'attendait pas à une réaction aussi forte de la part du deuxième plus grand mouvement islamiste après celui du Hamas. Ghaza. De notre envoyé spécial Les Sarayas El Qods, la branche armée du Jihad islamique n'a pas mis beaucoup de temps pour exécuter ses menaces de vengeance. Dès la mi-journée de mercredi, une véritable pluie de roquettes, de missiles et d'obus de mortier se sont abattus sur le sud d'Israël, ce qui a créé une grande panique chez les Israéliens habitant les régions limitrophes de l'enclave palestinienne. Des sources militaires israéliennes ont prétendu que pas moins de soixante roquettes palestiniennes ont été tirées de la bande de Ghaza. C'est la plus importante vague de roquettes depuis l'instauration de la trêve entre les autorités israéliennes et le mouvement Hamas à la fin de l'opération militaire «Piliers de fumée» en novembre 2012. L'accord de trêve avait été parrainé par le président égyptien déchu Mohamed Morsi. Depuis, les temps ont bien changé. Le mouvement Hamas, de même que la confrérie des Frères musulmans en Egypte, a été décrété mouvement terroriste par les nouvelles autorités égyptiennes. Gêné quelque peu par le mauvais temps qui sévit dans la région depuis mardi soir, l'armée israélienne a tout de même lancé son aviation qui a effectué une trentaine de raids aériens dans la nuit de mardi à mercredi contre des camps d'entraînement militaire, des positions du Jihad islamique et des brigades Azzeddine El Qassam, la branche armée du Hamas au nord et au sud de l'enclave palestinienne. Ces raids intenses d'avions de chasse de type F16 n'ont, à l'instar des dizaines de roquettes palestiniennes, pas fait de victimes. Des ordres d'évacuation de ces lieux et de tous les sièges gouvernementaux avaient été donnés peu après la tombée des premières roquettes du Jihad islamique sur le sud de l'Etat hébreu. Des sources palestiniennes appartenant au Jihad islamique ont annoncé, dès mercredi soir, que les autorités égyptiennes faisaient des efforts pour arrêter l'escalade sur les bases de l'accord de trêve de novembre 2012, dont l'un des points principaux est l'arrêt des assassinats ciblés de militants de factions palestiniennes armées. Raids israéliens contre roquettes Mais cette fois comme les relations entre l'Egypte et le mouvement Hamas sont presque inexistantes, les autorités égyptiennes se sont adressées directement aux responsables du Jihad islamique. La trêve devait entrer en vigueur jeudi à midi, mais elle n'a pas été respectée et les raids aériens israéliens ainsi que les tirs de roquettes palestiniennes se sont poursuivis jeudi jusqu'à une heure tardive de la nuit. Trois Palestiniens ont été blessés dans un bombardement de la région des tunnels à Rafah, près de la frontière égyptienne. Ce n'est qu'hier vendredi que le calme est revenu, bien qu'un communiqué de l'armée israélienne, a rapporté qu'une roquette palestinienne est tombée en Israël vers 11h47. La Présidence palestinienne a dénoncé l'escalade militaire israélienne dans la bande de Ghaza. Elle a déjà fait porter la responsabilité de la détérioration de la situation aussi bien à Ghaza qu'en Cisjordanie occupée à l'occupant israélien qui a éliminé au cours de la semaine passée 10 citoyens palestiniens. Trois à Ghaza et sept autres en Cisjordanie occupée, dont un juge jordanien d'origine palestinienne abattu de sang-froid au point de passage El Karama entre la Cisjordanie occupée et le royaume jordanien. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a vivement critiqué le président Mahmoud Abbas pour ne pas avoir dénoncé les tirs de roquettes contre le sud d'Israël. Oubliant tous les crimes israéliens commis contre la population palestinienne, les Etats-Unis ont dénoncé les tirs palestiniens et réaffirmé le droit d'Israël de défendre sa sécurité.