La route du Sénat est parsemée d'embûches pour les élus du FLN. Ce ne sont pas les dernières primaires qui pourraient remettre de l'ordre dans ce vieux parti. Alors que théoriquement, avec ses 118 élus, le parti du Président est le mieux placé pour enlever le poste tant convoité de sénateur, les conditions dans lesquelles se sera déroulée la primaire laissent entrevoir une accentuation des dissensions. Il était attendu que plusieurs candidats entrent en lice. Ce qui obligera les responsables à recourir inévitablement à un vote à bulletins secrets. Une issue devenue incontournable en raison de l'entêtement des élus à vouloir à tout prix se présenter, quitte à diviser les rangs. Alors que dans un parti comme le MSP la désignation du candidat se fera dans un climat feutré, le FLN ne parviendra pas à départager les postulants. Ce n'est pas la circulaire du secrétaire général qui arrangera les choses. En effet, cette dernière stipulait que dans le cas d'un scrutin serré, il revenait à l'instance nationale de trancher entre les trois premiers. Laissant la porte ouverte à toutes les spéculations et à toutes les dérives. C'est ainsi que le jour du scrutin, ils seront trois à arriver pratiquement sur la même ligne, avec toutefois l'avantage à une seule voix pour Soltani Ghali, de Hadjadj, un des plus anciens militants qui aura surpris ses adversaires. Il devancera le P/APW et l'ex-P/APC de Aïn Tédelès d'une et de 6 voix respectivement. Le scénario idéal pour que la direction du parti procède aux arbitrages de l'ombre. Comme si l'avantage d'une voix n'était pas suffisant pour départager les candidats. Une lecture du scrutin qui ne fait nullement l'unanimité chez les élus et les militants. Du coup, tous les regards vont se tourner vers Alger, qui devra faire un choix cornélien et qui pourrait faire la différence le 28 décembre, jour de l'élection du sénateur, et faire pencher la balance vers le MSP. Avec seulement 45 élus et beaucoup de sympathisants, ce parti islamiste pourrait enlever le siège au FLN et au RND chez lequel les dissensions sont aussi exacerbées. Ce ne sont pas les gifles et les insultes échangées durant la primaire au siège de la mouhafadha qui arrangeront les choses pour le FLN.