La route du sénat est souvent parsemée d'embûches. Surtout pour les redresseurs du FLN qui comptaient sur un improbable relâchement de leurs adversaires au niveau de la mouhafadha de Mostaganem. En effet, un membre de l'instance nationale qui venait accompagner Said Bouhadja en vue d'expliquer la dernière circulaire du SG du FLN, relative à l'organisation des primaires, l'aura appris à ses dépens. Malgré l'appel au calme et à la sagesse de l'envoyé spécial de Belkhadem, les militants et les élus ne se laisseront ni intimider, ni convaincre. Ils opposeront un niet catégorique à la tentative de cet ancien député en qui ils reconnaissent un adversaire farouche du temps où le mouvement dit de redressement avait vainement tenté de prendre possession de la mouhafadha. Après cette première escarmouche, les 85 élus présents, dont quatre députés, prendront connaissance de la circulaire et de ses implications. Après un long échange entre les deux grandes tendances qui composent le FLN, il sera fait application de la décision de procéder à la désignation d'une commission chargée de suivre et d'organiser les primaires à l'intérieur du vieux parti. C'est ainsi que pour deux daïra, il sera procédé à la désignation d'un représentant. Rapidement, les jeux d'alliance commenceront par s'activer afin de placer dans cette commission les élus qui ne peuvent prétendre à la candidature mais qui seront fatalement proche de l'un ou l'autre des nombreux candidats. C'est un jeune élu de Stidia qui sera désigné pour présider cette commission. Mais, très rapidement, les vieux réflexes se feront jour. De toutes parts, on lui fera comprendre que la tâche sera ardue et les tensions insupportables. Ce qui l'incitera à se désister au profit du maire de Haciane, plus habitué aux arcanes des interminables jeux de coulisses qui font corps avec la FLN depuis sa création. Une fois la commission mise sur rails, les élus prendront connaissance des procédures d'élection lors des primaires du 8 décembre prochain. Primaires à l'issue desquelles deux alternatives peuvent apparaître. La première qui a la faveur de la base est celle qui dégagera une majorité confortable autour d'un seul candidat. Dans ce cas, c'est cet élu qui portera les couleurs du parti lors de l'élection du sénateur, à la fin du mois de décembre. L'autre alternative se traduirait par l'émergence de 3 candidats. Dans ce cas, selon les termes de la circulaire de Belkhadem, les trois élus arrivés en tête seront départagés par une instance nationale. C'est cette perspective que craignent la plupart des candidats et des élus. Pourtant, au vu du nombre de candidatures plausibles, il est quasiment acquis que tout se jouera à la roulette russe de l'instance nationale. Car, avec pas moins de 10 candidatures en lice, le corps électoral étant plafonné à 118 élus, ce sont les accointances tribales ou claniques qui feront la différence. A moins de faire procéder à un second tour des primaires ou de trouver un candidat qui creusera rapidement l'écart. Ceci ne sera pas possible sans un véritable débat de fond et sans le retrait de la vieille garde du parti. Retrait au profit d'un élément qui saura transcender les divergences qui minent la classe politique en général et le FLN en particulier.