La reconduction de Abdelkader Bensalah, à son poste de président du Sénat, ou son remplacement par une autre personnalité politique, renseignera un tant soit peu sur les projets politiques futurs du chef de l'Etat. Les partis politiques et des personnalités nationales se livrent une rude bataille pour se frayer un chemin vers le Conseil de la nation. D'autant que l'échéance du renouvellement partiel des membres de la deuxième Chambre parlementaire est toute proche (le vote des grands électeurs est prévu pour le 28 décembre courant, tandis que l'installation des nouveaux sénateurs, dont les désignés par le président de la République, interviendra le 4 janvier 2007). Si l'élection des nouveaux sénateurs parmi les élus locaux, par leurs pairs, est en somme une opération ordinaire, les enjeux du renouvellement de la composante du Sénat résident dans le départ imminent de nombreuses personnalités qui ont marqué durant le mandat finissant, l'institution parlementaire, de leur envergure. Evidemment, l'intérêt est focalisé sur la fonction de président du Sénat, que Abdelkader Bensalah, en fin de mandat, doit libérer. Il reste à savoir si l'homme, connu pour être particulièrement à l'aise dans la gestion des affaires du Parlement (il a occupé le perchoir de l'APN lors de la première législature pluraliste de 1997 à 2002), sera reconduit à son poste. Ce qui signifiera, a priori, que le président de la République ne souhaite nullement bouleverser le fonctionnement de la Chambre haute, à quelques encablures de rendez-vous électoraux cruciaux (législatives du printemps 2007 et probablement peu avant le référendum sur la révision constitutionnelle). L'on se rappelle d'ailleurs que Bensalah a été instruit de démissionner de son mandat de député, pour être désigné, aussitôt, dans le tiers présidentiel au Sénat, pour enfin présider carrément l'institution dès que les obsèques de Mohamed Chérif Messaâdia sont passées. C'est dire que le personnage est hautement apprécié pour occuper des fonctions stratégiques. Il n'en demeure pas moins que le chef de l'Etat a, peut-être, en vue une autre personnalité pour remplacer l'actuel président du Conseil de la nation. Ce qui sous-entend qu'il escompte mieux dominer les institutions de l'Etat, en prévision des changements envisagés dans la loi fondamentale et les résultats aléatoires des élections législatives, en plaçant à leur tête ses plus proches alliés. Beaucoup de noms circulent déjà. Mais nul n'est en mesure de donner, à ce propos, une information fiable, même si des noms, pour succéder à Bensalah sont sur toutes les lèvres. On parle ainsi de Belaïd Abdesselam, Lakhdar Brahimi, Abdelaziz Belkhadem. Au-delà, parmi les sénateurs en fin de mandat, figurent plusieurs proches du président Bouteflika. Citons pêle-mêle Mme Zohra Bitat, Mme Leïla Tayeb, M. Boukhalfa, M. Yacef Saâdi, Tahar Z'biri, Mohamed Abbou… Le locataire du palais d'El-Mouradia n'aura, néanmoins, aucun mal à renouveler le mandat de ces parlementaires, comme il l'a fait, par deux fois pour Tahar Z'biri. Il devra respecter également le quota des partis politiques et des organismes nationaux, dont l'UGTA. Pour cause, le secrétaire général de la Centrale syndicale désire, selon certaines indiscrétions, placer un ou deux secrétaires nationaux, dont Djenouhat. L'UGTA est représentée, pour l'heure, uniquement par M. Mehdi. Du côté des élus, la démarche est moins compliquée et comporte surtout moins d'enjeux. Le RND occupe, actuellement au Conseil de la nation, environ 65 sièges, le FLN 25, le MSP 5 ou 6. Le FFS, le RCD et El-Islah n'y siègent qu'avec un seul élu. Si par un simple calcul arithmétique, le FLN devra rafler la majorité des 48 sièges à pourvoir, les dissensions en cours dans les rangs de ses élus le desserviront fatalement. Les primaires, organisées par la direction du parti, n'ont pas abouti finalement sur le consensus voulu. Les responsables du parti devait désigner, hier pour chaque wilaya, un postulant parmi les trois candidats en lice pour les sénatoriales. En fin de compte, se sont bien le RND et le MSP, plus disciplinés, qui pourraient tirer profit des divisions du FLN. Souhila H.