Brahim Benghayou, wali de Annaba, a poursuivi ses inspections des établissements scolaires implantés dans les 12 communes de la wilaya. La plupart de plus de 310 écoles des 3 paliers primaires, moyens et secondaires a été visitée. Le constat établi est dramatique. A l'indisponibilité des équipements des salles de classe et ceux pédagogiques pour lesquels d'importantes sommes financières ont été engagées, s'est ajouté l'état de ruine qui caractérise certains établissements. Particulièrement dans les communes et localités de la daïra de Berrahal et de Aïn Berda. Le manque de maintenance et d'entretien ainsi que l'indifférence et le laisser-aller en sont la cause. « C'est criminel. Accepteriez-vous qu'un de vos enfants fréquente une école comme celle sur le territoire de votre commune », s'est indigné le directeur de l'exécutif s'adressant au président de l'APC de El Eulma. La remarque est applicable à la majorité des chefs des établissements visités. Les uns, élus, et les autres, gestionnaires, se rejettent mutuellement la situation. « A chaque fois que nous sollicitions l'APC pour des travaux urgents, tels que ceux liés aux infiltrations d'eau de pluie dans les classes, nous ne voyons rien venir. Les élus se rappellent des écoles qu'à la veille des élections. L'enveloppe financière que la tutelle nous accorde suffit à peine à réaliser des petites interventions. Nous sommes livrés à nous-mêmes en matière d'entretien et de maintenance de notre structure », a répondu un des directeurs comme pour se défendre des reproches du wali. A l'école primaire de Mekhalfa, localité au fin fond de la commune de Chorfa, il n'y a ni électricité ni eau potable. Pas un seul plafond des quatre salles de classe n'a été épargné par les infiltrations des eaux de pluie. Les risques d'un effondrement sur la tête des élèves sont réels. Dans cette localité, il n'y a pas de transport scolaire. Les enseignants sont contraints de faire appel au bon vouloir des « fraudeurs » pour rejoindre leur poste de travail ou pour réintégrer leur foyer. Bien que les aides en fournitures scolaires aient été accordées à l'ensemble des établissements scolaires de la wilaya, les élèves de Mekhalafa n'en ont pas été dotés. La situation est similaire au niveau des collèges et lycées. Exception faite du lycée de Chorfa datant de 2004, le lycée de Aïn Berda et les CEM sont dans un état lamentable avec, pour la plupart, une absence totale de l'hygiène et de la salubrité. Si les sanitaires sont infréquentables malgré « le coup de balai » donné la veille de la visite du wali, des odeurs tenaces et intenables caractérisent les cantines et les cuisines. Ainsi, après les menaces de sanction qu'il s'est engagé à prendre à l'encontre des responsables qu'il a accusé d'être et des « inconscients » des « criminels », Brahim Benghayou a décidé de provoquer une réunion. Cette dernière se tiendra avant la fin de l'année. Elle regroupera l'ensemble des acteurs de ce secteur, les six chefs de daïra et les présidents des douze APC.