Entamée depuis des semaines à travers plusieurs communes de la wilaya, la visite du wali de Annaba se poursuit toujours. Accompagné des directeurs de son exécutif, du P/APW, des élus locaux de différentes tendances politiques et de deux représentants élus FLN à l'APN, Brahim Benghayou a, en effet, inspecté un à un les établissements scolaires des trois paliers. Demain dimanche, il se rendra à Sidi Amar. Selon ses multiples constatations unanimement partagées par les élus, le secteur de l'éducation est véritablement sinistré. Infrastructurelle, matérielle ou sociale, la situation n'a d'égale que la dégradation prononcée du système pédagogique. Sans être un inspecteur de l'éducation, le wali a posé de nombreuses questions aux enseignants et à leurs élèves. Les réponses subjectives des premiers évitant toute atteinte à la susceptibilité de leur hiérarchie étaient constamment contredites par l'innocence des seconds. A « n'était notre problème de transport, tout va bien Monsieur le wali » des enseignants et des chefs d'établissement, succédait le « Nous manquons de tout » des élèves. La réalité du terrain est là. Ce sont ces écoles sans chauffage, sans eau potable, parfois sans sanitaires et sans électricité. C'est dire que les 58 millions de dinars de participation financière, prévus par l'APW dans son budget primitif 2007, s'avéreront bien insuffisants. Sur ce montant, 18 millions de dinars sont destinés à la réfection des établissements du moyen et secondaire. Le reste servira à récompenser les lauréats au bac et au BEF, les associations religieuses et à alimenter les caisses de la grande mosquée. Destinés aux affaires sociales de l'éducation, les 10 205 000 DA inscrits au chapitre 913 du budget 2007 n'aboutiront certainement pas dans les cartables ou dans les cantines des enfants des milieux défavorisés, particulièrement ceux des communes et localités enclavées et à forte concentration de populations démunies. Certains étaient pieds nus, sans tablier, d'autres n'avaient pas de stylo. Cela ne les empêchait pas de faire quotidiennement le trajet foyer/école de plusieurs kilomètres pour apprendre à écrire et à lire. « Je m'étonne que vos services n'aient pas réagi à temps pour limiter la dégradation avancée des établissements scolaires que nous avons visités. Il y a urgence à remettre de l'ordre dans votre maison », n'avait cessé de répéter le wali à chacune de ses étapes. Beaucoup d'élus, y compris le premier magistrat de la ville, ont été choqués de voir la décrépitude et la dégradation avancées de l'école Khaled Ibn Oualid à El Bouni. Tant et si bien que l'on s'est interrogé si cet établissement a des responsables. Demain, donc, les écoles des localités de Hadjar Diss, Merzoug Amar (Sidi Amar) et Berka Zerga (El Bouni) accueilleront le wali. Les élèves et les parents d'élèves auront certainement beaucoup à dire en matière de conditions de travail et de prise en charge de leurs aspirations quotidiennes.