Le ministère de l'Industrie et des Mines a reçu jusque-là quelque 36 manifestations d'intérêt pour la réalisation d'usines de montage de véhicules depuis la mise en place d'un dispositif d'incitation des concessionnaires à investir dans l'industrie automobile. Toutefois, le département de Youcef Yousfi n'a retenu que 12 d'entre elles ayant satisfait aux conditions fixées par le cahier des charges destiné aux entreprises activant dans la filière de montage de véhicules en Algérie. Ces projets sont lancés ou en voie de l'être. Le gouvernement n'a semble-t-il opté que pour les marques de véhicules mondialement connues : le cahier des charges destiné aux entreprises activant dans la filière de montage de véhicules en Algérie «a été élaboré exclusivement pour les marques automobiles mondiales», a indiqué récemment le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi. Et à ce titre, il table sur un total de 400 000 unités produites localement à l'horizon 2022 pour se substituer à l'importation. Cela dit le projet du groupe PSA (Peugeot-Citroën) s'ajoute aux quatre unités industrielles déjà en activité. La brèche dans le montage automobile a été ouverte par Renault Production en octobre 2014 pour le montage des modèles Renault Symbol, puis la Dacia Stepway. Au début de son activité, la capacité de production était de 25 000 véhicules/an, avant d'atteindre 75 000 unités à partir de la troisième année, avec le montage d'un 3e modèle : la Clio 4. A ce jour, l'usine du groupe Renault a permis à l'industrie algérienne de fabriquer près de 100 000 véhicules, mais aussi de recruter et de former plus de 800 professionnels, d'intégrer cinq fournisseurs locaux de pièces et 150 fournisseurs de services et biens d'équipements, de créer plus de 2000 emplois directs et indirects et d'atteindre un taux d'intégration local de 28%. La marque au losange a été suivie par le groupe Tahkout TMC qui assemble depuis novembre 2016 quelque huit modèles. En une année, l'usine a produit pas moins de 40 000 véhicules, selon son premier responsable. Sa capacité sera élevée à 100 000 unités/an après 5 ans d'activité. Vient par la suite l'usine de Sovac Production à Relizane avec le groupe Volkswagen qui assemble, depuis juin 2016, quatre modèles : les VW Golf et Caddy, la Seat Ibiza et la Skoda Octavia. La capacité de cette usine était de 12 000 unités par an dès le lancement de la production et devrait atteindre par la suite 100 000 unités à l'horizon 2022. Par ailleurs, Global Group inaugurera bientôt son usine Gloviz Kia située dans la commune d'El Djerma (Batna). L'usine Gloviz/Kia, officiellement en activité avec l'ouverture des commandes de ses différents modèles avec une capacité de production de 40 000 unités dès 2018, pour atteindre 100 000 unités après cinq années de mise en service, et offrir 1500 emplois. Quatre modèles en SKD sont prévus dans un premier temps : la Kia Picanto, la Kia Rio, la Kia Cerato et le camion léger K2700. S'agissant des projets encore en attente d'être validés, le groupe Tahkout attend toujours le feu vert du gouvernement pour ses projets d'usine Saipa et Suzuki. Le groupe Nissan du concessionnaire Hasnaoui attend lui aussi la validation de son méga projet pour la pièce de rechange, la rénovation de moteurs et le montage de certains engins. D'autres attendent encore le quitus du département de Youcef Yousfi. On citera, entre autres, Hyundai Motor Algérie (HMA), le groupe Elsecom, Toyota Algérie pour le montage de camions Hino et une usine de plaquettes de freins, Faw Algérie, Emin Auto pour les camions Jac, Renault Truck, Diamal pour le montage des camions Fuso ou encore le constructeur italien Fiat Chrysler, qui a émis le vœu de s'installer en Algérie à travers un projet de montage automobile.