Samedi vers 16h30, à Zorami, une agglomération de la commune de Chbaïta Mokhtar, dans la daïra de Dréan, le candidat qui mène la liste du Front El Moustakbel (FM), Farouk Tirèche, président sortant de l'APC de Chbaïta Mokhtar (FLN) et les partisans qui l'accompagnaient dans une opération de proximité, ont été agressés par une bande d'une dizaine de jeunes armés de couteaux et de pierres. Selon Farouk Tirèche, que nous avons eu au téléphone, c'est au moment où le candidat s'adressait à un groupe de personnes rassemblées autour de lui que les «baltaguia» (des casseurs) sont arrivés en proférant des menaces et des insultes et en incitant les gens à chasser les militants de ce parti en leur jetant des pierres. Comme il n'y a pas eu la réaction attendue, les assaillants ont alors sorti les couteaux et agressé physiquement les militants du FM et tenté de porter des coups mortels au candidat «tête de liste». Les victimes de cette attaque organisée n'ont dû leur salut qu'à l'intervention de la population, qui s'est interposée, mais sans pouvoir empêcher les agresseurs de s'attaquer aux véhicules du parti. Le maire sortant de Chbaïta Mokhtar nous a déclaré qu'il y a eu 9 blessés à l'arme blanche, aux jets de pierres et 3 véhicules endommagés par les casseurs. Notre interlocuteur a encore indiqué que les jeunes étaient dans un état effrayant d'hystérie et certains étaient complètement ivres. Une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie. Farouk Tirèche nous dit encore «que ce groupe d'individus est notoirement connu et qu'il a toujours fait la loi à Zorami. Il a été sans aucun doute mis à contribution par des adversaires que l'enquête va certainement identifier. Du moins nous l'espérons». La campagne électorale à El Tarf a dévié de son cours dans sa troisième semaine. Des parties n'hésitent pas à recourir à la violence en exploitant l'hystérie de la jeunesse. On vient de franchir un seuil dangereux. Il y a eu des empoignades et des échauffourées souvent violentes entre partisans et supporters de listes et de candidats, avec des victimes, mais jamais encore on n'avait engagé des voyous notoires comme «mercenaires». On sait que les adversaires ne lésinent pas parfois sur les coups fourrés, mais là les élections viennent tout simplement de s'associer au banditisme.