Le sélectionneur national Rabah Madjer a disjoncté lors de la conférence de presse d'après-match Algérie - Centrafrique (3-0). Suite à une question posée au joueur Ryad Mahrez par un journaliste de la Chaîne 3 (Maamar Djebour), le sélectionneur a pris le micro et lui a intimé l'ordre de se taire, l'a accusé d'être un ennemi de l'équipe nationale et demandé de laisser sa place aux jeunes. La réaction de Rabah Madjer était disproportionnée par rapport à la question du journaliste.Nul n'a le droit d'interdire aux journalistes de parler, d'écrire, d'émettre des avis, d'exprimer leur opinion sur n'importe quel sujet lié au football. Le comportement de Rabah Madjer est inadmissible, intolérable malgré tout ce qu'il peut penser du journaliste et tout ce qu'il a enduré depuis sa nomination comme sélectionneur. Les critiques et attaques attentatoires à sa vie privée qu'il a essuyées ces dernières semaines ne peuvent justifier sa réaction sanguine et démesurée. Rabah Madjer a perdu son self-control au moment justement où il était appelé à faire face aux critiques. Sa réaction négative samedi soir traduit sa faiblesse dans la maîtrise de sa communication. Cet épisode renvoie à une question dont les responsables de la fédération ne peuvent faire l'économie. Comment réagira-t-il dans un contexte plus difficile, lorsque l'enjeu sera capital ? En se braquant, il a choisi la mauvaise option. Il n'est pas comptable du passif et doit assumer pleinement ses responsabilités dans le succès et l'échec de son travail et sa mission. Il a des efforts à faire au niveau de sa communication qui doit être mieux encadrée. Rien ne peut justifier une telle réaction. Tous les sélectionneurs et entraîneurs sont exposés aux critiques. C'est leur lot quotidien, surtout lorsque les résultats et les prestations ne sont pas à la hauteur des attentes. Ce sont les mauvais côtés du métier qu'il faut assumer. Il doit revoir sa communication. C'est une nécessité pour lui et son employeur (la fédération). Le dérapage de samedi dessert les intérêts des deux parties et renvoie une piètre image d'elles. Le retour au calme et à la sérénité doit s'accompagner d'une réelle volonté d'aller de l'avant des acteurs qui vivent à l'intérieur de l'équipe nationale ou qui gravitent autour.