Après ses derniers naufrages, le nouveau staff conduit par Rabah Madjer veut faire oublier cette mascarade aux supporters algériens. Beaucoup de questions se posent déjà quant à l'action à venir de cette équipe. Tous ses adjoints sont issus du monde footballistique et ont réussi dans leurs domaines respectifs. Ils devront maintenant, et dans le futur, prouver qu'ils peuvent aussi être efficaces. Il va devoir redonner confiance aux joueurs, il leur revient une part de notre destin collectif. Madjer, cet homme, pas forcément neuf dans les rangs des sélectionneurs, voire de ceux qui n'ont jamais exercé de responsabilités en équipe nationale, veut expliquer mais aussi convaincre les supporters qui peinent à y croire, malgré les quelques signes cliniques qui donnent l'impression que quelque chose redémarre au sein du groupe. Les supporters ne veulent plus entendre parler d'homme providentiel, celui qui a un destin, un parcours, mais plutôt d'un professionnel qui se dévouerait pendant des années à la tête de l'équipe nationale contrairement à ceux qui ont donné l'impression d'être capables de mener à bon port les Verts, mais qui ont échoué malgré leurs titres parce que leur expérience est limitée. Madjer devrait donc être l'homme des solutions de ces crises, qui sont à l'origine de la mise à l'écart de l'équipe nationale des grandes compétitions internationales. Réussira-t-il ce pari ? Les médias, quelques confrères devraient y songer à lui apporter leur aide dans cette traversée et non à chercher à le piéger par des questions, souvent inutiles, puisque déjà posées à ses prédécesseurs. Il s'agit de rester professionnel par des questions techniques, Madjer de par sa qualité de sélectionneur, n'est pas obligé d'expliquer ses choix, qu'il juge nécessaires. «J'engage et j'assume ma responsabilité dans nos choix, tout le monde peut critiquer le volet technique mais pas mais mes choix, particulièrement à la veille d'une rencontre de cette dimension». Ce démarrage confronté à quelques réactions des médias semble affecter le sélectionneur qui dénonce l'atteinte à sa dignité par une minorité de ceux qui compose les invites de certaines chaînes privées. Ce qui prime pour le staff, c'est de vouloir réinventer la confiance, la débarrasser de ses algues et lui donner tout son sens afin que les joueurs puissent faire sauter les clivages et la mauvaise mécanique qui fut à l'origine des blocages pour se réinvestir dans une fidélité au pays, à travers une mobilisation autour du nouveau staff. Son destin, celui de Madjer, s'ouvre, aujourd'hui : comment et de quelle manière dirigera-t-il l'équipe nationale ? Comment arrivera-t-il à concrétiser ses objectifs ? Gardera-t-il les mêmes ou changera-t-il la composante ? Des questions qui sont dans l'attente d'une réponse qui viendrait des terrains. Il annonce que son style sera différent. Différent parce qu'il veut que chacun de nous puisse trouver sa réponse dans les résultats, ce qui pousserait son méchant monde à se taire et à chercher ailleurs de nouvelles raisons pour le déstabiliser. Lors de ses deux conférences de presse, il reconnaîtra que son chemin sera semé d'embûches mais pas impossible à surmonter. Le match de vendredi est déjà une première facture qu'il présente à ses supporters, bonne ou mauvaise, mais il a eu droit à un test d'exception qui ouvre les portes du réglage nécessaire pour faire revenir la sélection nationale sur le podium africain. D'ailleurs, c'est la première fois, depuis très longtemps, qu'un Algérien est aux commandes, c'est l'espoir d'un grand retour qui est conjugué pour le sélectionneur algérien qui doit remplir sa page blanche.