Recul pour certains, progression pour d'autres et bérézina pour les partis islamistes… Les élections locales de jeudi dernier n'ont, certes pas, bouleverser la carte politique nationale, mais elles ont rapproché les écarts entre les formations dominantes. C'est notamment en termes de voix obtenues par chaque formation que ce rapprochement est le plus visible. En effet, les résultats détaillés, diffusés vendredi soir par le ministère de l'Intérieur sur son site internet, confirment d'abord la montée du Rassemblement national démocratique (RND), qui talonne désormais de très près le Front de libération nationale (FLN), lequel veut dominer la scène même après 2019. Le parti d'Ahmed Ouyahia a progressé de plus de 200 000 voix par rapport à son score réalisé aux locales de 2012, en obtenant, à l'issue du scrutin de jeudi dernier, plus de 2,1 millions des suffrages. Avec ce score, le RND réduit considérablement l'écart qui le sépare avec l'ex-parti unique, qui obtient 2,7 millions de voix. Ce dernier, en dépit de cette progression en termes de voix, a enregistré un important repli en ce qui concerne le nombre d'Assemblées populaires communales (APC) gagnées : 603 APC seulement, contre plus de 1000 contrôlées en 2012. Cette donne pèsera lourdement à l'occasion des élections de renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, où la majorité est détenue par le RND. La concurrence s'annonce, de ce fait, très rude entre les deux partis. Le grand gagnant de cette élection est le Front El Moustakbel qui a doublé son score, en passant de 255 969 voix et 678 sièges APC obtenus en 2012, à 573 491 voix et 1497 sièges APC en 2017. Le parti que préside Abdelaziz Belaïd se place en troisième position sur la scène politique nationale. Certains partis ont progressé en termes de voix, mais ils ont perdu des sièges. C'est le cas du Mouvement populaire algérien (MPA), qui a enregistré un recul par rapport à 2012, avec 507 476 voix et 1267 sièges APC, en perdant près de 24 000 voix et plus de 200 sièges. Les islamistes s'effacent Le Front des forces socialistes, qui enregistre une avancée en obtenant plus de 300 000 voix, contre 292 991 en 2012, a laissé filer, en revanche, 57 sièges. Il descend ainsi de 954 à 897 sièges APC. Le RCD augmente, lui aussi, légèrement son capital voix en passant de 145 209 voix en 2012 à 146 601. Le parti de Mohcine Belabbas perd, lui aussi, 30 sièges (de 526 sièges en 2012 à 496 en 2017). Le Parti des travailleurs (PT) est le plus grand perdant de ces élections, puisqu'il perd plus de 100 000 voix (382 279 voix en 2012 à 269 919 en 2017). Ce score lui fait perdre aussi 316 sièges en passant de 826 sièges APC en 2012 à 510 APC en 2017. Du côté des partis islamistes, seul le MSP a échappé à la déroute en réalisant une importante progression (538 159 voix et 1225 sièges APC). L'Alliance Ennahda-Adala-El Bina, El Islah et PEP s'effacent complètement en réalisant des résultats insignifiants, prouvant ainsi la régression continue de cette mouvance dans l'échiquier politique national.